Meeting de l’Alliance Populaire Progressiste (APP) : « Les Haratine ne sont pas des Bithaanes, ce sont des arabes »

Meeting de l’Alliance Populaire Progressiste (APP) : « Les Haratine ne sont pas des Bithaanes, ce sont des arabes »

La PlaceIbn Abass deNouakchott avait refusé du monde, le 30 avril dernier. Le meeting organisé sur ce lieu mythique des manifestations populaires par l’Alliance Populaire Progressiste(APP) que dirigeMessaoud OuldBoulkheir prouve quelque part, que le leader Maximo de la cause harratine, attire encore les foules, malgré les critiques qui lui proviennent de ses camarades comme d’une bonne partie de l’opinion nationale. 

Ceux qui ont effectue le déplacement de vendredi dernier à la place Ibn Abassn’ont pas été déçus ! Le principal hôte du jour est parvenu à « meublé le temps. ». L’homme a en effet occupé les foules venues l’écouter.

Lors de son discours, rempli de hargne, de coups de poings effrénés sur le pupitre, de tremblements de colère, Messaoud a pris au pied ses détracteurs, mais aussi ses concurrents plus jeunes de la cause dont certains chercheraient à le dépouiller de son leadership.

Contrairement au discours de Birame Dah Abeid, celui qui tend à lui ravir la vedette au sein de la jeunesse harratine, mais aussi à celui de son ancien compagnon Samori Ould Beye, Messaoud soutient que les « Harratines sont des Arabes, culturellement et socialement arrimés à la communauté des Beni Hassane ». Pour lui, ce ne sont pas des Bithaanes (maures blancs).

Que l’Amérique, l’Europe, mais surtout les communautés négro-africaines qui chercheraient à faire la jonction avec les Harratines au nom d’une similitude raciale Noire, pour renverser le pouvoir des Maures, se le tiennent pour dit, a-t-il martelé.

Il a également confirmé ses bons liens avec Mohamed Abdel Aziz, sa conviction ferme que la Mauritanie ne saurait plus évoluer en laissant de côté la question Harratine. Il a surtout affirmé sa participation au dialogue politique envisagé, marquant ainsi la rupture définitive avec le camp de l’opposition démocratique, représenté notamment par le FNDU et le RFD.

Seulement, beaucoup pensent que Messaoud Ould Boulkheïr a délaissé toutes les causes pour lesquelles il s’est battu pendant des décennies. Il ne serait plus le défenseur invétéré de la cause esclavagiste ou Harratine qui lui avait valu ses galons de leaders de cette communauté. Beaucoup de ses anciens compagnons l’accusent d’être prisonniers de l’aile nassériste qui compose l’essentiel de l’ossature de l’APP, et qui aurait beaucoup pesé sur ses orientations idéologiques.

Son rapprochement avec le pouvoir de Mohamed Abdel Aziz en contrepartie d’avantages matériels et financiers véhiculés par ses adversaires politiques auraient également beaucoup pesé sur sa popularité au sein de la communauté harratine.

Une telle baisse de sa côte lui aurait ainsi valu une chute drastique dans les élections successives qui ont eu lieu ces dernières années, au point d’être devancé dans les urnes par le parti El wiam, pourtant né il y moins d’une décennie, alors qu’il est à la tête de l’APP depuis près de deux décennies.

Il est ainsi reproché à Messaoud d’avoir été muselé face à toutes les crises que le pays a connu, pendant toute sa présidence à la tête de l’Assemblée Nationale, d’avoir bradé ce poste lors de marchandages politiques d’entre-deux tours en 2007 au détriment d’un changement politique radical qui aurait permis à l’opposition historique d’arriver enfin au pouvoir.

Aujourd’hui, la jeunesse harratine ne le considère plus comme le leader capable de porter ses souffrances et ses espoirs. Mais sur l’échiquier politique national,Messaoud Ould Boulkheïr reste pour ses partisans le prototype du patriote dont le leadership rassemble toutes les communautés, sans verser dans le communautarisme grégaire ni dans le racisme intégral de certains de ses détracteurs.

JOB 

Source : L’Authentique (Mauritanie)