Visite de Néma : Une sortie bien azizienne !

Visite de Néma : Une sortie bien azizienne !  Annoncée comme un tournant dans son règne, la visite du président Aziz à Néma a eu lieu mardi. Et n’a apporté vraiment rien de très nouveau. Un chef d’Etat toujours agressif à l’égard de son opposition et content de son bilan« glorieux » à la tête du pays… 

Par rapport à sa volonté de se perpétuer au pouvoir, le doute demeure presque entier. Retour sur un déplacement qui ne fera certainement pas date dans les annales de l’histoire politique en Mauritanie.

Depuis plus d’un mois, les hauts responsables de l’Etat issus des régions de l’Est du pays tiennent réunion sur réunion afin de « bien » préparer la visite« historique » du président Aziz à Néma. Le staff du parti-Etat, l’UPR, les élus de la majorité, les notables, les hauts gradés de l’armée et tous ceux qui croient peser dans le pays avaient rejoint la capitale du Hodh Charghi quelques jours avant la date fatidique.

Chaque camp tenait à marquer son attachement à la rectification et à son chef à travers l’entrée de ses troupes dans la ville dans de longs et interminables défilés motorisés. Exit le débat d’idée. 

En place, les gens se disputent la proximité du cœur du présidentet scrutent le moindre de ses gestes pour l’interpréter comme signe « clair » de bénédiction présidentielle de leur camp au détriment bien sûr de l’autre camp, l’adversaire. Cette visite de Néma a été rythmée par les divergences entre deux camps: celui de l’actuel premier ministre Yahya Ould Hademine et celui de son prédécesseurMoulaye Ould Mohamed Laghdaf. Tous deux ressortissants de la région duHodh Charghi.

Au-delà de la dispute entre les deux chefs locaux de la région, le reste du pays s’impatientait à découvrir les ‘’mesures nouvelles’’ que devraient révéler le président Aziz à partir de la ville de Néma. Les médias publics, télé et Radio nationales, ont pris les ‘’dispositions nécessaires’’ pour faire vivre l’événement en direct à tous les citoyens du pays… A l’arrivée, un discours exactement identique, par sa violence, à l’égard de ses opposants, à un autre mémorable discours de l’homme de la rectification en 2012 à Nouadhibou.

En tout cas, le président Aziz est revenu à sa méthode initiale : se placer du côté du peuple faire porter la responsabilité de tout ce qui se faisait dans le pays, durant les décennies passées et même les siècles passés, à ses adversaires de l’opposition, de vieillards « gabégistes qui ont pillé le pays ». Même si la plus grande partie de son opposition est composée de gens qui n’ont jamais rien géré dans le pays. Au départ, cette méthode faisait recette auprès d’une grande partie de l’opinion. Mais aujourd’hui, on commence à en douter. D’autant plus que le président soutient, contrairement à ce que pense beaucoup de monde, que le pays va à merveille et que ses finances sont excédentaires.

Sur le plan des annonces, Aziz révèle son intention de supprimer le Sénat et de créer des conseils régionaux qui auront –du moins théoriquement- un mot à dire dans la gestion de leurs Wilayas. Par rapport, au dossier de la prolongation du mandat présidentiel, il cultive toujours l’amalgame en s’abstenant de déclarer ouvertement sa volonté de respecter la constitution en la matière… 

Alors, circulez, rien de nouveau sous les cieux de la République azizienne !

Source : RMIbiladi (Mauritanie)