À l’honorable député Daoud Ahmed Aicha : La « bidhanité » des haratines est caduque

J’ai suivi ces derniers jours, avec intérêt, le débat suscité par la réponse du doyen Boidiel Ould Houmoid à l’honorable député Daoud Ould Ahmed Aiche, relative au teint de la personnalité historique Abdallahi Ibn Yacine, le fondateur de l’état des Mourabitounes. Même si, ce débat me semble aujourd’hui futile, eu égard aux défis existentiels majeurs et cruciaux auxquels nous devons faire face, il mérite cependant qu’on y avance quelques observations :

La première est que certainement, ce qui importait pour le doyen Boidiel Ould Houmoid, ce n’est pas surtout la couleur de la peau du célébrissime chef historique, mais bien le besoin, de rétablir certaines vérités historiques, suscité par l’intervention de Monsieur Daoud Ould Ahmed Aiche qui était manifestement chauvine, suprémaciste, prétentieuse et arrogante.

La deuxième, est que l’honorable député Daoud Ould Ahmed Aiche, dans sa dernière publication a prêché un convaincu, car le doyen Boidiel Ould Houmoid est connu pour être un fervent défenseur de l’unité de la communauté Bidhane (comme les deux veulent l’appeler). La réalité est que, toujours égale à lui-même, chauvin et suprémaciste, il a voulu répondre à l’opinion des communs des mortels des  » Bidhanes noires », à travers l’éminente personnalité nationale Boidiel Ould Houmoid.

La troisième, est que l’honorable député doit être conséquent. En effet, tant qu’en Mauritanie, un chef de parti politique et de surcroît député, peut encore parler de Bidhanes, de Kouars etc…il doit accepter qu’il y ait plusieurs histoires pour la Mauritanie, comme il y en a plusieurs pour toutes les tribus et que par conséquent chaque identité dans ce pays a sa lecture du passé. C’est dire que l’honorable député doit se se départir de la subjectivité du conservatisme, adhérer à l’idéal de la citoyenneté, et de la République.

La quatrième est que l’unité des Bidhanes (les hassanophones, noires et blancs) n’a jamais existée. En réalité, il n’existait que les Bidhanes blancs ; tout le reste était leurs accessoires ( leurs haratines, leurs esclaves, leurs tributaires etc…). La propagande fallacieuse des apôtres de cette unité est démystifiée par la réalité, récusée par la conscience haratine qui la considère comme un survivance de l’aliénation et de l’assujetissement. Quant à la communauté du patrimoine culturel et linguistique, il s’avère qu’elle n’arrive pas à constituer un instrument d’unité ou d’intégration, mais s’utilise plutôt pour préserver les conformismes néo-esclavagistes.

Dorénavant, notre honorable député n’ a plus besoin d’indiquer sa peau pour préciser qu’il s’agit de Bidhanes blancs, parce que tout simplement, il n’y a de Bidhanes que blancs. La dénomination appropriée de cet ensemble linguistique, qui décrit correctement la réalité sociale et respecte la conscience haratine et leur état d’âme est pertinemment : les HASSANIYOUNES (,الحسانيون)

La cinquième est que pour le mauritanien de 2025, il n’y a d’histoire qui vaille, que celle qui peut l’aider à sortir du bourbier de la discrimination, de l’ethnicisme étroit, de la privation, de la marginalisation, de l’exclusion et de la mauvaise gouvernance, du sous-développement …


Le 10/02/2025
Mohamed Daoud lmigine