Par Coumba Dada Kane, vice-présidente d’IRA-MAURITANIE

Pour commencer mon propos, permettez-moi de vous faire une confession.
Ce n’est point une digression. Vous allez comprendre pourquoi ?
Pour rédiger cette intervention sur la problématique des droits de l’homme dans notre pays, laissez-moi vous dire que j’ai passé des heures et des heures devant mon ordinateur sans pouvoir écrire une phrase.
En effet, il y a beaucoup de choses à dire : la nomenclature des violations des droits de l’homme est extensible, les formes diverses et variées.
Si bien qu’on en vient à se demander si le Mauritanien pour ne pas dire « le citoyen mauritanien »,- vous percevez la nuance, a des droits garantis par la Constitution.
La Mauritanie est devenue ces dix dernières années un Etat policier où donner son avis, exprimer ce qu’on pense vous expose à la sanction suprême : intimidation, menace, gardes à vue, torture, privation des droits civiques (passeport, carte d’identité, acte de naissance, acte de mariage par l’Agence Nationale des populations et des titres sécurisés) jusqu’à la prison.
Finalement, en Mauritanie c’est la pensée unique qui a droit de cité. La contradiction est un délit voire un crime.
Le citoyen est muselé. La presse est réduite au silence ou la faction émergeant chez la politique: la propagande et l’apologie du régime sont les seules voix audibles.
On assiste au déni total de la citoyenneté et au saccage des piètres acquis dans le domaine des droits humains, l’unité et de la concorde nationales, et la destruction des symboles ayant valeurs de patrimoine et de consensus nationaux.
Vous suivez mon regard ! Je ne saurais être plus claire.