Ta’zour tombe dans les travers de Tadamoun

Ta'zour tombe dans les travers de TadamounAu cours de la campagne électorale de la dernière présidentielle, le candidat d’alors Mohamed Ould Cheikh El Ghazouani avait promis la création d’une grande agence qui sera chargée de lutter contre la pauvreté et combattre les disparités sociales entre autres missions.

Quelques temps après son investiture, l’agence Ta’azour est créée et sera dotée d’un budget substantiel suffisant pour remplir les missions qui lui sont dévolues. Un ancien commis de l’Etat lui sera choisi pour assurer la direction générale.

Petit à petit, celui-ci choisit son administration sans aucune concertation avec les organisations de la société civile qui travaillent sur des problematiques transversales que celles qui constituent la charpente de l’action de Ta’azour à savoir la lutte contre la pauvreté et les séquelles de l’esclavage.

Ainsi, après la désignation de son comptable ( beau-fils d’un puissant général), voilà que le directeur général procède à de nouvelles nominations qui ont concerné toutes directions administrative, financière et juridique à la tête desquelles des personnes souvent sans grande relation avec les problèmatiques à prendre en compte sont parachutées suivant les mêmes mécanismes qui ont jusque-là prévalu en tenant compte évidemment des traditionnels petits dosages sans lendemain.

Puisque depuis Maouiya jusqu’à maintenant, les pouvoirs successifs ont créé beaucoup de structures comme le Commissariat aux droits de l’homme, pour la lutte contre la pauvreté et à l’insertion (2000) puis le Projet pour l’éradication des séquelles de l’esclavage (PESE) et encore l’agence Tadamoun (2013) toutes dotées d’importants budgets théoriquement dédiés à la lutte contre la pauvreté, les séquelles de l’esclavage ou la réinsertion des réfugiés Mauritaniens de retour du Sénégal et du Mali.

En vingt ans, les avancées enregistrées sur ces problèmatiques restent très passables et sont très loin d’être proportionnelles aux importants fonds qui leur ont été affectés et sur la gestion desquels les organes de contrôle de l’État ne semblent accorder aucun intérêt.

Les organisations qui travaillent depuis longtemps sur les questions de pauvreté, d’esclavage et autre problème du retour et de l’insertion des citoyens restés encore au Sénégal et au Mali regrettent le déficit de coordination avec ces structures dans la conception de ses programmes, de ses politiques et dans le choix des responsables de leurs administrations et la composition de leurs conseils d’administration, des représentants de ceux pour lesquels les actions de ces agences sont normalement destinées prioritairement.

C’est qui qui a dit « Ce qui est fait pour moi sans moi est fait contre moi » (Ghandi).

El kory Sneiba

Source : Le Calame (Mauritanie)