MOUVEMENT FÉDÉRALISTE PANAFRICAIN (MFPA)/ RENCONTRE DE YAOUNDE/ L’AFRIQUE DOIT S’UNIR

VERS UN ETAT FEDERAL AFRICAIN par Théophile OBENGA

Mesdames,
Messieurs,
Chers Collègues,
Chers amis,
Pour parler dorénavant de l’Afrique et de ses problèmes importants, il doit être de règle d’exiger comme principe directeur l’union de la légitimité, de la compétence et de l’autorité.
Sinon l’Afrique restera toujours un chantier où n’importe qui parlera de n’importe quoi n’importe comment, sans aucun souci d’une visée substantielle.

Combien de fois nos dévoués coopérants, nos généreux partenaires au développement, ceux qui octroient gracieusement des aides bilatérales et multilatérales, combien de fois ont-ils fait état de la Renaissance Africaine, de la Solidarité politique africaine, du Mouvement fédéraliste panafricain, de l’Etat fédéral africain ?
Tout au contraire, la tendance commune des discours actuels sur l’Afrique est de figer le continent dans l’anodin, le dérisoire, l’anecdotique, l’accessoire, le faux-fuyant, l’atermoiement.
Les « experts », les « techniciens », les « coopérants », les « conseils » tiennent sur l’Afrique des discours convenus qui évitent les questions fondamentales, telle la question de l’Etat fédéral africain.
On alimente plutôt les esprits avec des statistiques mensongères, avec des promesses à bon marché.
Il faut par conséquent exiger désormais légitimité, compétence et autorité pour prétendre parler de l’Afrique, pour l’Afrique, au nom des intérêts africains.

L’hypocrisie n’est ni une bienveillance ni une lumière.
Le privilège de l’âge me confère une certaine légitimité de m’adresser publiquement à la Jeunesse Africaine à propos de l’avenir proche du panafricanisme.
Devrait-on ajouter également quelque compétence et autorité du fait de notre constante attitude interrogative et de nos divers essais relatifs aux problèmes urgents de l’Afrique contemporaine.
Légitimité, compétence et autorité réunies, il n’y a que satisfaction en présence de la Jeunesse Africaine, d’autant plus que le ferme espoir qui rassemble cette Jeunesse Africaine, ici à Yaoundé, est absolument le sang qui coule dans nos veines :
– le sang des Ancêtres héroïques
– le sang des impatiences d’aujourd’hui
– le sang des promesses de demain.

Comment, dès lors, ne pas s’empresser de traduire notre pleine estime aux organisateurs, si gratifiants, de cette rencontre historique de Yaoundé.
Yaoundé, joyeuse métropole africaine, capitale du Cameroun, debout et au travail, en Afrique centrale.
Yaoundé, noeud politique vital, carrefour économique international, ville universitaire, avec des éveils de lumière pour aujourd’hui et pour demain.
Nous connaissons le Cameroun, pays de longs combats pour la dignité africaine, et nous sommes au beau pays de Félix Moumié, Ruben Um Nyobe, Osende Afana, et de tant d’autres héros et martyrs de la Cause Africaine.
Le Cameroun, c’est aussi le pays de Mongo Beti, fondateur et directeur de la revue, si prestigieuse, « Peuples noirs d’Afrique et civilisations ».

A un pourcentage de 95%, la Jeunesse Africaine forme aujourd’hui le courant d’opinion africaine majoritaire en faveur de la création démocratiquement de l’Etat fédéral africain.
D’où cela vient-il ? Quelle motivation profonde ?
Cela vient simplement de la logique de l’histoire.
Cela vient de la prise de conscience de la longue souffrance historique des peuples africains.
Cela vient du poids d’un long malheur commun.
Cela vient d’une immense tragédie subie en commun.
Cela fait aussi que les peuples africains entendent désormais se protéger ensemble, affronter l’histoire collectivement, assumer dans l’unité et la solidarité leur commun destin.
A la souffrance globale, totale, la réponse doit être également globale, totale, panafricaine. Le salut est impérativement collectif pour être définitivement à l’abri des pulsions dominatrices d’autrui.

La souffrance fut réelle, longue, infernale :
– XIVème – XIXème siècle : six (6) siècles, tout l’Occident, sans aucune exception, du Portugal en Suède, se livre à la traite négrière atlantique, et à l’esclavage des Noirs africains, surnommés « Bois d’ébène », au Nouveau Monde.
Près de 400 à 500 millions d’hommes et de femmes furent brutalement enchaînés et transportés dans la nuit des cales, à travers l’océan Atlantique, jusqu’aux Amériques à peine découvertes par Christophe Colomb au terme de quatre voyages.
Ces traites et ces esclavages ont créé la richesse des nations occidentales modernes et de leurs récentes colonies américaines.
Le Code noir de Louis XIV et de Colbert fut strictement appliqué pendant deux (2) siècles.

L’Occident, si humaniste, si chrétien, si biblique, si prompt à donner des leçons de morale, de démocratie, des droits humains universels, a volontairement exclu les Noirs africains de l’Humanité pendant six (6) siècles. En effet, l’esclave n’est qu’un animal rangé parmi les quadrupèdes. Il n’a ni nom, ni famille, ni habitat, ni liberté, ni salaire, ni humanité.
L’Afrique ressent toujours l’Occident comme la région du monde la plus intolérante, la plus violente, la plus guerrière, la plus inhumaine. C’est-à-dire la moins fraternelle possible.
Et l’instinct dominateur de l’Occident est toujours agissant, destructeur des cultures dites « exotiques », falsificateur de l’histoire des vaincus, faisant main basse sur les oeuvres d’art du continent africain.

– XIXème XXème siècle : guerres et conquêtes coloniales, colonisation, empires coloniaux : sols et sous-sols, hommes et femmes, sont les ressources naturelles et humaines à la guise des nations européennes colonisatrices.
Le pompage des matières premières est sans limite, et d’une intensité durable, au seul profit des maîtres.
La « France-Afrique », tout bien considéré, n’est qu’un vestige persistant de l’empire colonial.
Les Africains sont devenus, non sans aliénation culturelle, « anglophones », « francophones », « hispanophones », « lusophones ». Mais parler une langue étrangère n’implique pas asservissement, soumission, captivité.
Tous liens aliénants avec les (anciennes) puissances colonisatrices bloquent nécessairement la libération et le développement politique, économique et culturel de l’Afrique. Le contraire n’est qu’illusion.

-XIXème – XXIème siècle : apartheid en Afrique du Sud, avec des violences policières inouïes, et tout l’Occident alors en sympathie avec l’apartheid. Mandela, aujourd’hui célébré, était à l’époque considéré et accusé, par tout l’Occident, en tant que « communiste ». L’hémisphère Nord n’est jamais guidé que par ses seuls intérêts.
– XIXème – XXIème siècle : luttes anti-coloniales, indépendances, dettes injustes de la Banque mondiale et du Fonds monétaires international ; pauvreté et précarité sans cesse accrues.
L’Union Européenne finance l’Union Africaine pour mieux nuire à l’Afrique. On n’imagine pas Kwame Nkrumah accepter ses amabilités européennes.
L’Occident veut une Afrique désunie, fragilisée, affaiblie, sans cesse convalescente.

Or, aucun peuple ne peut se développer dans l’incapacité politique.
Le problème politique africain le plus important et le plus urgent est donc de tout faire pour quitter définitivement la faiblesse politique africaine actuelle.
C’est-à-dire l’Afrique n’a qu’une urgence majeure, la conquête du royaume politique.
Après dix (10) siècles d’esclavage et de domination politique par l’Occident, l’Afrique ne peut absolument que construire sa puissance politique sous forme d’Etat fédéral où se retrouveront librement les Etat-nations actuels.
Jamais l’Occident, dominateur par essence, ne voudra d’un Etat fédéral africain. Il passera, s’il le faut, par l’assassinat des leaders africains panafricains :
– Patrice Emery Lumumba, assassiné par les Belges
– Barthélémy Boganda, assassiné par les Français
– Amilcar Cabral, assassiné par les Portugais
– Thomas Sankara, assassiné par des Nègres de service
– Moammar Kadhafi, assassiné par la France et l’Otan.

La mémoire panafricaine n’oublie pas la glorieuse mort des leaders africains qui n’ont pas goûté au compromis politique. Leur leadership ne fut pas de basse altitude.
Le 11 juin 1790, à l’Assemblée nationale française, célébrant l’éloge funèbre de Benjamin Franklin, le vicomte Mirabeau déclarait : « Franklin est mort…..Il est retourné au sein de la Divinité, le génie qui affranchit l’Amérique et versa sur l’Europe des torrents de lumière ».
Franklin est, avec quelques jeunes, le père de la Constitution de l’Etat fédéral nord-américain, au départ composé seulement de 14 Etats membres.
Il est célébré par Mirabeau, « le génie qui affranchit l’Amérique ».
L’Europe a renversé quelques monarchies. Mais elle attend toujours son Etat fédéral, presque impossible à réaliser politiquement à cause des cristallisations historiques.
Nos martyrs ont le même génie d’affranchir les peuples, même au prix de leur sang, versé sur le sol africain par l’ennemi.

Au point où nous en sommes, nous ne nous rendons plus compte de la nocivité psychologie de certaines notions et expressions conçues ailleurs pour paralyser indéfiniment l’Afrique.
Tous les médias occidentaux dissertent à longueur de journée sur « l’Afrique en mouvement ». C’est une ironie de très mauvais goût.
Ces notions et expressions qui paralysent sont par exemple :
– nous sommes les pays du tiers-monde
– les pays sous-développés ou en voie de développement
– l’Occident nous propose le dialogue Nord-Sud, c’est-à-dire entre pot de fer et pot de terre
– il nous faut des « Programmes d’ajustement structurel » (PAS)
– aujourd’hui tout le discours officiel africain est à l’émergence en 2025 : qui vivra, verra
– la marchandise nouvelle a pour nom : la « Gestion axée sur les résultats » (GAR)

– aujourd’hui, à cause des banques internationales, après les « pays colonisés », nous sommes des « pays pauvres très endettés » (PPTE)
– l’arôme du dernier bouquet est le « développement durable », après avoir poussé l’Afrique dans le développement illusoire, éphémère.
Le vide réflexif de l’Afrique fait que ces notions et expressions paralysantes s’installent facilement en Afrique.
Les Américains (USA), les Canadiens, les Européens, les Asiatiques, notamment les Chinois, qui se développent tous les jours, à chaque instant, ignorent les notions et expressions comme « dialogue Nord-Sud », « Programmes d’ajustement structurel », « Emergence », « Gestion axée sur les résultats », « Développement durable », etc.

Les politiques, les économistes, les juristes, les sociologues, les géographes, les ingénieurs, les techniciens supérieurs africains doivent créer leurs propres notions et expressions, de façon endogène, en conformité aux réalités africaines.
Le vide réflexif laisse libre cours aux pédanteries africanistes, avec des titres d’ouvrages comme ceux-ci :
– L’Afrique fantôme de Michel Leiris
– L’Afrique ambigüe de Georges Balandier
– L’Afrique noire est mal partie de René Dumont.
Les mauvais livres sont plus lus en Afrique que L’Afrique doit s’unir / Africa must unite de Kwame Nkrumah, l’homme politique africain le plus visionnaire.

Le meilleur livre panafricain, de loin, est celui de Cheikh Anta Diop intitulé : Fondements culturels, techniques et industriels d’un futur Etat fédéral d’Afrique Noire, Paris, Présence Africaine, 1960, 114p.
Il y a aussi, il faut bien le dire, des causes endogènes de paralysie africaine. Par exemple :
– le culte des « pères-fondateurs » et les groupes d’animation qui mobilisaient les énergies juvéniles à la gloire des fondateurs ;
– la création de partis politiques uniques intolérants, hostiles à tout débat contradictoire ;
– la tenue de conférences nationales plus portées à l’invective qu’à l’analyse objective de l’état de la nation, avec des propositions de solutions réfléchies ;
– les assassinats des Chefs d’Etat et des leaders politiques patriotes ;
– des schémas usés depuis 60 ans ;

– le manque total d’idéal politique, de grandiose vision politique africaine ;
– le doute, la peur de soi, le manque d’estime de soi.
Mais de quelle Afrique est-il question ?
Il ne s’agit ni de l’Afrique colonisée ni de l’Afrique endettée.
Il s’agit de l’Afrique bâtie par des Africains, hier comme aujourd’hui.
L’art grec archaïque signale des Noirs africains dans les armées minoennes avant l’essor de la Grèce continentale.
A la 19ème dynastie, au Nouvel Empire, aux temps des Ramsès, le futur libérateur des Hébreux, Moïse, est éduqué à la cour même de Pharaon.
L’historien juif Flavius Josèphe relate que Moïse remonta le Nil et épousa une princesse noire de Kouch (Nubie).

La tradition éthiopienne renseigne avec insistance que la reine de Saba, qui n’est autre la reine Makéda d’Ethiopie, (Balkis pour les Arabes) visita Salomon, roi d’Israël ; vers 950 av. notre ère.
La tradition hellénique érudite dépose que Thalès de Milet, un Gréco-phénicien, premier scientifique et philosophe connu de la Grèce (et, du coup, de l’Europe entière) ne reçut son éducation qu’en Egypte seule, sous la direction des prêtres de ce pays africain. Une scholie de la République de Platon confirme le fait.
Un empereur romain, le Noir africain Pescennius Niger, fit circuler dans l’Empire sa monnaie, en 193, entre les empereurs Commode et Septime-Sévère.
Dès la naissance de la chrétienté occidentale, il y a l’indispensable saint Augustin, un Berbère d’origine africaine, et trois papes noirs, saint Victor, saint Gélase et saint Miltiade.

Le royaume du Mali atteignit son apogée avec Kankan Moussa (1307-1332), qui visita La Mecque en 1324-1325, accompagné de son épouse et d’une suite de 8.000 personnes.
Peu de temps après la mort de Kankan Moussa, le géographe arabe Ibn Batoutah visita le Mali. Il loua l’esprit de justice des habitants, leur piété, leur ardeur à s’instruire. Il fut aussi impressionné par la sécurité parfaite qui régnait dans l’Etat, de la source du Niger à Gao, et des Vallées du Bani en Gambie, à l’océan Atlantique.
Le Songhai connut son apogée avec l’Askia Mohammed, Askia le Grand (1493-1528) qui fit, lui aussi, à La Mecque un pélerinage au cours duquel il dépensa près de 300.000 pièces d’or. Il fonda à La Mecque un jardin de repos pour les pélerins du Soudan occidental.
Au début du 17ème siècle, le royaume de Kongo comptait 4 millions d’habitants. Un demi-siècle plus tard, les guerres, la traite des esclaves et la peste avaient réduit cette population de moitié.

En 1686, le géographe et médecin hollandais, Olfert Dapper note que la capitale du royaume de Loango était « à peu près de la grandeur de Rouen ».
Baptisé par des missionnaires dominicains vers 1750, le roi du Zimbabwe, au Monomotapa, reçut le prénom de Don Philippe.
Thomas Fuller fut, au 18ème siècle, un prodige en arithmétique : ce Noir américain visita l’Europe, sollicité pour son génie.
Le Malien Modibo Diarra fut, des années, l’un des mathématiciens de la NASA pour les vols spatiaux dans le système solaire.
Le 44ème président des U.S.A., OBAMA, est de père nilote du Kenya, en Afrique de l’Est.
Dans les arts plastiques, le théâtre, la littérature (Pouchkine en Russie, A. Dumas en France), la religion, les sciences, les sports, la boxe, la musique (jazz, reggae, rumba, etc.), le cinéma, la danse, la beauté, etc., les hommes et les femmes d’origine négro-africaine ont leur contribution d’immense qualité.

La créativité africaine est invincible. Elle n’a que besoin de s’exprimer pour le bien de toute l’humanité.
Cette créativité exige aujourd’hui la Renaissance Africaine et la fondation de l’Etat fédéral africain.
Nous proposons que cette rencontre de Yaoundé examine le préambule de l’éventuelle

CONSTITUTION DE L’ETAT FEDERAL PANAFRICAIN

PREAMBULE
par Théophile OBENGA
Au cours de l’histoire de l’humanité et dans la marche des siècles, les peuples du monde décident librement de leur destinée, en connaissance de cause, selon l’idéal de leur volonté commune et l’expression de leur génie.
La volonté politique panafricaine est une bien ancienne exigence collective de la conscience historique africaine.
Ainsi, Nous, peuples d’Afrique, en ce début du XXIe siècle, après large et solide réflexion sur notre histoire et sur l’histoire du monde, avons pris souverainement la décision de créer un Etat fédéral panafricain démocratique, regroupant en son sein tous les Etats-nations indépendants du continent et de ses îles.

Les Etats-nations africains indépendants adhèrent souverainement et librement à l’Etat fédéral panafricain, constituant ensemble une seule et unique puissance politique à l’échelle continentale dans l’unique intérêt des peuples africains.
Cet Etat fédéral panafricain a donc pour objectifs fondamentaux et missions primordiales sacrées :
-d’assurer la sécurité de tous les peuples africains en vue d’une union toujours plus parfaite
-de veiller à l’unité, à la solidarité et à la communauté de destin des peuples africains au sein de l’Etat fédéral panafricain
-de garantir la paix, l’exercice des libertés individuelles et collectives, les droits humains, la vie politique démocratique, la protection des biens et des personnes, le travail, la fraternité, la dignité et l’égalité, le respect de la loi, la justice, sur l’ensemble de l’Etat fédéral panafricain

-de construire et de poursuivre inlassablement le bien-être politique, économique, social, intellectuel, culturel, moral, esthétique et spirituel de tous les peuples africains au sein de l’Etat fédéral panafricain
-de promouvoir la concorde, la solidarité, la prospérité, le bonheur et le progrès de tous les habitants de l’Etat fédéral panafricain
-de mettre en place le Programme nucléaire civil africain.
A cet effet, l’Etat fédéral panafricain contrôle, exploite, et gère souverainement toutes les richesses, toutes les ressources naturelles, toutes les matières premières, les mines, les minerais, les gisements, les forêts, les terres riches, les eaux (océans, mers, fleuves, lacs), les énergies, les faunes et flores, etc., au seul profit majeur des peuples africains au sein de l’Etat fédéral panafricain. La puissance politique et la puissance économique de l’Etat fédéral panafricain doivent être absolument assurées. Des grands travaux à l’échelle continentale doivent être entrepris sous le contrôle direct des organes de l’Etat fédéral panafricain.

Pour l’épanouissement des peuples africains dans l’Etat fédéral panafricain, celui-ci doit développer à l’échelle continentale :
– les arts : peinture, sculpture, photographie, musiques, danses, théâtre, cinéma
– le sport : football (une équipe panafricaine), boxe, hand-ball, volley-ball
– l’athlétisme : marathon (équipe panafricaine), courses, sauts, javelots, poids
– le musée : création de grands musées modernes avec des personnels de compétence internationale ; mémoires africaines ; objets de souvenirs
– le tourisme : plages africaines, montagnes et collines, déserts, chutes, parcs zoologiques ; forêts ; ouvrages d’art ; monuments historiques
– l’esthétique moderne : concours de beauté (miss panafricaine), mode, couture, défilés itinérants ; l’univers floral

– l’architecture : styles, innovation, créativité architecturale ; hôtellerie.
Le marché panafricain (interafricain) doit être développé, avec des investissements et des activités culturelles et économiques de grande envergure.
Au nom de tous les Etats-nations librement fédérés au sein de l’Etat fédéral panafricain, celui-ci exerce souverainement les pouvoirs et prérogatives attribués à la puissance fédérale collective :
-la souveraineté internationale : accords et traités bilatéraux et multilatéraux
-la diplomatie unique (un ambassadeur et non 54 ambassadeurs représentant l’Etat-fédéral panafricain)
-les armées, la défense nationale : qu’un commandement supérieur hiérarchique unique (un seul état-major général pour tout l’Etat fédéral panafricain)
-la monnaie unique émise par l’Etat fédéral panafricain

-l’éducation, les sciences et les technologies doivent être impulsées à grande échelle
-la citoyenneté est unique : on est citoyen « Africain », même si subsiste l’Etat-national qui a conféré la citoyenneté antérieure. Les particularités politico-administratives anciennes, locales ou sous-régionales, disparaissent devant l’Etat fédéral panafricain
-la liberté de circulation sans visa, à l’intérieur de l’Etat fédéral panafricain
– les frontières des Etats-nations héritées de l’ère coloniale sont abolies, même si l’Etat-nation garde son nom ancien dans l’Etat fédéral panafricain : les frontières sont devenues administratives, purement géographiques ; elles ne sont plus des frontières étatiques politiques, avec toutes les formalités douanières
– la langue officielle de l’Etat fédéral panafricain est le Kiswahili : cette option a été faite dans les années 1977, au cours du festival africain de Lagos. Il faudra une promotion du Kiswahili à l’échelle continentale. Entre temps, vu les nécessités, l’arabe, le hausa, l’anglais, le français et le portugais ne sont pas absents. A cause de la puissance américaine, l’anglais s’impose comme langue internationale du monde contemporain.
Sur la place publique de la capitale de l’Etat fédéral panafricain seront érigées les statues commémoratives de Toussaint- Louverture, Marcus Garvey, W.E.B. Du Bois, Francis Kwame Nkrumah Osagefo, Patrice Emery Lumumba, Amilcar Cabral, Cheikh Anta Diop, Thomas Sankara, Miriam Makeba, Ben Bella, Abdel Gamal Nasser, Nelson Mandela, Wangari Maathai, Steve Biko.
Il est prévu qu’en 2030 la population totale de l’Afrique sera de l’ordre de 1 600 000 000 d’habitants. Ce poids démographique devra être un atout panafricain.
L’essentiel, aujourd’hui, pour l’Afrique, c’est de changer radicalement de paradigme intellectuel et d’orientation politique, dans un monde qui ne tolère ni faiblesse ni indécision.
Aujourd’hui, l’Etat fédéral panafricain est la seule issue. Osons inventer notre avenir commun, peuples africains.
Je vous remercie.