
Le débat en cours sur la question haratine porte sur plusieurs aspects qu’il convient de distinguer pour ne pas trop en disperser les termes et aboutir à l’incompréhension totale entre les débateurs.
L’on se souvient que pendant longtemps, au sein des intellectuels, spécialement dans la classe politique, l’aspect dominant était la question de savoir si, aujourd’hui, dans notre pays, l’esclavage existe ou non. Après bien des clarifications, on peut dire qu’il existe un vrai consensus, pour affirmer qu’en tant que système économique, social et politique spécifique, c’est à dire en tant que mode de production, l’esclavage n’existe plus, et a été graduellement remplacé par le féodalisme puis par le capitalisme colonial et national. Cependant, des pratiques esclavagistes parfois vivaces sont maintenues et coexistent avec les modes de production ultérieure, particulièrement à la campagne, dans certaines régions plus que dans d’autres, réduisant des dizaines voire des centaines de milliers de personnes à un état de dépendance marquée voire totale vis à vis des anciens maîtres, le plus souvent bidhane ( propriété foncière, mariage, héritage, préséance et fonctions sociales etc…). Continuer la lecture

Bonjour chers amis et camarades,
Quand Mohamed Echriv affirme dans sa publication récente que les Haratines ne sont qu’une “transition sociale”, il ne fait pas œuvre d’historien : il se fait le scribe d’un système de domination.
Face aux discours qui minimisent ou délégitiment les aspirations politiques des Haratines, il est essentiel de rappeler les fondements historiques, sociaux et symboliques d’une revendication identitaire construite non pas contre la nation, mais au nom de sa promesse inachevée d’égalité. Ce qui est ici dénoncé, ce n’est pas seulement une lecture biaisée de l’histoire ou une posture intellectuelle discutable, mais bien un déni politique face à une réalité sociologique incontournable.
1er constat: le dialogue programmé fut précipité de façon spontanée par un déchaînement d’échanges contradictoires à la fois passionnés et relativement violents.
L’Initiative de Résurgence Abolitionniste (IRA-Mauritanie) a dénoncé ce qu’elle qualifie de discrimination institutionnalisée après la reconnaissance par le ministère de l’Intérieur de cinq partis politiques dirigés par des figures issues d’un seul groupe ethnique. 