La candidature de celui qu’on considère comme le dauphin de Mohamed Ould Abdel Aziz, Mohamed Ould Ghazouani nourrit plus de commentaires que ce qui doit faire l’objet d’une plus grande priorité : l’avenir de la Mauritanie.
La vie d’un pays ne doit pas se résumer à la tenue d’une élection qui, de toutes les façons, hissera un homme à la tête de l’Etat. Qui sera-t-il et que fera-t-il du destin de cette Mauritanie où se concentrent toutes les contradictions, tous les risques accentués par des décennies de mal gouvernance, de mépris du citoyen, victime de tous les dénis, de la clochardisation des masses populaires, de l’exclusion de pans entiers de la nation, de la marginalisation d’une majorité silencieuse condamnée à la soumission et à la résignation.
Ces éternels oubliés de tous les régimes qui passent et repassent qui défilent à la tête du pays comme des revenants d’outre-tombe.
C’est cette Mauritanie oubliée, meurtrie, piétinée et tenue en laisse par de faux programmes de lutte contre la pauvreté, contre les séquelles de l’esclavage, de plans bâclés de règlement du passif humanitaire, et tant d’autres politiques bancales et hypocrites de construction de l’unité nationale que l’on prône à coups de campagnes médiatiques pour passer outre, dans la pratique.
De mensonge en mensonge, de grotesques parodies en cirques politiques, de carnavalesques rassemblements dédiés à la réhabilitation des valeurs citoyennes, du devoir d’une mémoire «collectionnée» et rendue collective par la volonté d’un régime qui a fait table rase de la diversité linguistique et culturelle de la Mauritanie. Si le slogan «la Mauritanie pour tous les mauritaniens » fut dans le passé un message idéologique respectable, il n’est plus qu’un vague et lointain souvenir.
Cette belle Mauritanie d’autrefois a été vidée des cœurs et ignorée par ces nouvelles générations des écoles à qui on a enseigné que « le vivre isolé » le cloisonnement et la méfiance, les uns les autres. Ces enfants censés être l’avenir de demain, les dirigeants futurs de ce pays n’ont eu droit de leurs précepteurs que des consignes de défiance, des préjugés de races et de culture avec comme seul brin de tolérance le culte religieux dont les gardiens assermentés appelés à jouer le rôle dévolu, portent une lourde responsabilité.
Gagner la bataille des élections n’est pas le plus important, remporter le pari de la reconstruction de la Mauritanie est le plus difficile à faire. Les mots, les discours, les programmes ne suffisent pas pour y arriver même si c’est des moyens théoriques.
Tout homme qui prétend diriger la Mauritanie dans quelques mois doit savoir qu’il est d’avance un sacré menteur, un piètre dupe, tant qu’il s’entourera de tous ces opportunistes laudateurs qui se sont servis à toutes les sauces sans jamais se remplir les bedons. Ces donneurs de leçons, ces conseillers de dimanche encombrant tout homme donné favori à une course présidentielle. Ces hommes sont plus dignes à se placer à la barre pour justifier les milliards d’um qu’ils ont amassés sur le dos du citoyen et non continuer à abuser de la confiance des mauritaniens. Oui, reconstruire, c’est ce qu’il faut à un pays mis à genoux par des années de prédation, de confiscation du pouvoir, de recul sur tous les plans.
Ce régime mérite-t-il des éloges, ou une condamnation pour outrage aux vertus républicaines ? Continuer sur la même ligne de continuité, c’est accepter d’assumer un lourd passif aux conséquences ravageuses… Et la Mauritanie mérite plus que des pantins !
CTD