« Cette manœuvre en dit long sur le défaitisme du pouvoir », a affirmé dans un entretien lundi à Cridem M. ABEID. « J’ai honte que des collègues députés, qui détiennent un mandat du peuple, acceptent de servir de cobayes pour le pouvoir, pour le dictateur (Aziz, NDLR), pour servir de pantins pour des tentatives dont la fin est un échec assuré. Je suis désolé qu’une grande partie des députés de l’Assemblée Nationale ne soit pas à la hauteur de la mission sacrée que leur a confié le peuple mauritanien. Ils sont dans leur position opposée à leur mission originelle », a-t-il ajouté.
Pour Biram Dah ABEID : « Tout ce cinéma qu’ils s’apprêtent est sans lendemain, sans issue et en fin de compte ».
Vendredi 11 Janvier, dans la soirée, des députés de la majorité présidentielle ont lancé une initiative visant à déverrouiller les articles limitant le nombre de mandats présidentiels. Selon le site mauritanien Sahara Médias, qui cite une source proche des cercles du pouvoir, cette initiative « a été tuée dans l’œuf pour ne pas avoir recueilli l’assentiment personnel du président de la république »Mohamed Ould Abdel Aziz.
« Celui-ci, à plusieurs reprises, avait affirmé qu’il respecterait la constitution et qu’il ne contribuera pas à une quelconque initiative visant à modifier la Constitution lui permettant de briguer un troisième mandat », rappelle Sahara Médias.
Dimanche 13 Janvier, un autre site mauritanien, Tawary, citant également plusieurs sources, annonçait que le président Mohamed Ould Abdel Aziz avait appelé les députés du parti Union pour la République (UPR) et ceux de la mouvance présidentielle d’arrêter les appels pour un troisième mandat présidentiel et de cesser les manœuvres pour une proposition de projet de référendum à l’assemblée nationale.
De leurs côtés, les groupes parlementaires de l’opposition (Tawassoul, Ufp/Rfd, Adil/Sawab) sont montés au créneau pour rappeler que la modification de la Constitution était « une ligne rouge ».
« Le peuple mauritanien doit rester vigilant et doit avoir l’œil rivé sur les élections présidentielles. Joseph Kabila en RDC et Yahya Jammeh en Gambie n’ont lésiné sur aucun moyen pour intimider, pour corrompre, pour frauder, pour enfreindre les lois, mais ça n’a pas empêché que la défaite soit au rendez-vous parce que le peuple gambien et le peuple congolais étaient mobilisés et je suis sûr que le peuple mauritanien sera aussi mobilisé que ces deux peuples dans cette phase de 2019″, a expliqué le député Sawab/RAG, Biram Dah ABEID.
La Mauritanie est à moins de 5 mois d’une élection présidentielle.
Par Babacar Baye NDIAYE
Source : Rédaction Cridem