12:01:2019 – C.R.I.D.E.M
La Côte d’Ivoire est-elle engagée sur une voie sans issue ? C’est ce que craint l’ancien président ivoirien Henri Konan Bédié. Il demande à son ancien allié Alassane Ouattara de redresser la barre sans tarder pour éviter que le pays ne sombre dans le chaos.
Depuis que l’alliance qu’il avait formée avec Alassane Ouattara a volé en éclats, l’ancien président Henri Konan Bédié (1993-1999) est devenu un adversaire acharné du pouvoir d’Abidjan. Il se pose désormais en rassembleur de l’opposition et multiplie les mises en garde contre son ancien allié.
Le président Ouattara invité à mettre fin « aux dérives »
Face à la presse, qu’il a rencontrée le 10 janvier dans son village natal de Daoukro, dans le centre du pays, Henri Konan Bédié a appelé le pouvoir à mettre fin aux « dérives » qui menaceraient la démocratie en Côte d’Ivoire. « Il s’agit, entre autres, de la corruption des mœurs politiques, des intimidations, des menaces et des limogeages systématiques des cadres pour opinion politique différente », s’est-il inquiété. Il appelle Alassane Ouattara à y mettre fin.
A 86 ans, Henri Konan Bédié prépare l’élection présidentielle de 2020. Il veut créer une large plateforme de l’opposition contre la coalition qui soutient le président Ouattara. « C’est ensemble que nous serons la grande armada invincible, la grande opposition au parti unifié, le Rassemblement des houphouëtistes pour la démocratie et la paix (RHDP) qui pourrait ravir tous les suffrages en 2020 », plaide l’ancien chef de l’Etat. Et il n’exclut pas de se lancer dans la course le moment venu, avec de nouveaux alliés. Il est déjà en pourparlers pour la mise en place de cette plateforme.
Des pourparlers avec de nouveaux alliés
Quels pourraient être ses futurs alliés ? Henri Konan Bédié espère former un ticket avec des poids lourds de la politique ivoirienne comme Guillaume Soro, ex-chef rebelle et actuel président de l’Assemblée nationale, ou avec l’ancien président Laurent Gbagbo, détenu à La Haye, mais qu’il espère voir libérer prochainement par la Cour pénale internationale.
Martin Mateso