Elu député alors qu’il était en prison en septembre dernier, le leader haratin, descendant d’esclaves en Mauritanie, a déjà effectué quatre mois de détention préventive. Biram Dah Abeid est accusé d’avoir incité à la violence et menacé un journaliste, qui a ensuite porté plainte.
La semaine dernière, les avocats du chef du mouvement abolitionniste IRA (Initiative pour la résurgence du mouvement abolitionniste) s’attendaient à un non-lieu ou éventuellement à un procès devant un tribunal correctionnel. Mais leur client a été renvoyé devant les assises.
« Procès politique »
« Les articles visés par l’accusation et par l’ordonnance d’un renvoi elle-même sont des articles relevant du domaine correctionnel et il n’y a aucun motif pour que le dossier soit à la criminelle, déclare Me Ahmed Ely, l’un des avocats de la défense. C’est la raison pour laquelle nous avons interjeté appel contre cette décision-là ».
Les avocats se préparent à ce qu’ils appellent « un procès politique ». « Biram a déjà proclamé qu’il se présentera aux élections présidentielles prochaines, explique Me Ahmed Ely. On le garde en prison pour l’empêcher d’être candidat ».
Le porte-parole du gouvernement mauritanien, Sidi Mohamed Ould Maham, affirme en revanche que Biram Dah Abeid est poursuivi suite à une plainte et que son procès n’a rien de politique.
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Source : RFI