Les conseils régionaux : C’est pour quand ?

Il y a maintenant plusieurs mois que les conseils régionaux ont été élus pour la quinzaine de wilayas que compte le pays. Il ne sert à rien de revenir sur les conditions ni du choix de leurs présidents ni de leur élection puisque cela n’a pas dérogé aux mêmes modalités de choix et d’organisation électorale de toutes les consultations nationales depuis l’enclenchement du processus démocratique au milieu des années 80. Maintenant que ces conseils sont bien là, les populations attendent de voir leur utilité. Avant il y avait la commune avec des expériences mitigées au point que beaucoup de citoyens estiment que cette organisation décentralisée n’a pas servi à grand-chose dans les secteurs sociaux que les institutions de l’Etat lui ont cédés. Jusqu’au jour d’aujourd’hui, aucun conseil régional n’a encore commencé à fonctionner. Mieux, aucun de ces conseils n’a encore un siège et n’a encore perçu un sou pour savoir quoi faire. Seul le conseil de Nouakchott, qui a squatté un local, vient de signer à Lille une convention de 320.000 euros avec l’Association Internationale des Maires Francophones destinée à l’extension du réseau de l’eau potable dans les quartiers pauvres de Nouakchott. Les autres conseils attendent de voir plus clair à quelle sauce le gouvernement va les manger. Les populations étant visiblement le dindon d’une mauvaise farce qui a commencé en mai 2016 à Néma lorsque le président Ould Abdel Aziz, qui cherchait un argument pour supprimer le Sénat, annonce dans la précipitation la création de ces conseils qui allaient, selon ses allégations, précipiter le développement local. Les fameuses commissions de l’UPR envoyées dans les régions pour ‘’superviser’’ le choix des candidats aux élections législatives, régionales et municipales sous forte pression ont ‘’choisi’’ des présidents de conseils régionaux dont certains ne sont parfois même originaires des wilayas pour lesquelles ils ont été désignés. Et comme chez nous en Afrique, l’habitude est de mettre la charrue avant les bœufs, il fallait élire les conseils régionaux puis ensuite penser à leurs cahiers de charges et aux modalités techniques et réglementaires de leur fonctionnement. Une politique qui ressemble un peu à celle de l’autre qui dans l’incapacité de charger son bois ne trouva pas mieux que d’y rajouter. C’est depuis 1986 que les mairies existent et fonctionnent vraiment à minima. Alors il faut rajouter les conseils régionaux pour ajouter à la confusion. Sait-on jamais ?