A l’occasion de son passage devant le parlement pour la présentation de sa politique générale, le tout nouveau PM, Mohamed Salem Ould Béchir a suivi les interventions particulièrement virulentes de certains députés de l’opposition. Parmi ces interventions, celles des députés Kadiata Malik Diallo et de Sidi Mewloud ont été tout simplement remarquables. Selon la députée UFP, ‘’la fête de l’indépendance qui était célébrée par tous dans la joie et l’allégresse est devenue aujourd’hui un jour triste pour certains Mauritaniens puisque par une certaine nuit de 1991, vingt huit soldats noirs ont été assassinés sauvagement par leurs compatriotes et frères d’armes pour célébrer cette journée nationale. Cette tragédie intervient dans le cadre des tragiques événements d’entre 1989 et 1991 au cours desquels des milliers de Mauritaniens ont été tués ou expulsés de leur pays’’. Or, déclare la parlementaire, les responsables de ces faits si cruels, dont certains sont encore là, n’ont jamais été inquiétés pour répondre de leurs actes. Mieux, ils ont été promus à tous les postes civils et militaires et même élus comme députés, sénateurs ou maires. Sur un autre registre, Kadiata Malik Diallo a estimé que le président Ould Abdel Aziz, qui va quitter le pouvoir dans quelques mois, laissera un pays complètement ‘’fatigué’ : Socialement, économiquement et politiquement. D’abord, les pratiques discriminatoires à l’égard des harratines et des Négro-africains sont manifestes à tous les niveaux de l’administration civile et militaire. Ensuite, la dette est équivalente au PIB et plusieurs sociétés publiques sont liquidées (Sonimex, ENER, SAM) ou en grande difficulté comme la SNIM, la SNTP, l’Imprimerie Nationale ou le Port et l’aéroport dont la gestion est confiée à des sociétés étrangères dans des conditions douteuses. Enfin, la députée déplore un net recul démocratique qui se manifeste par les restrictions des libertés fondamentales et l’instrumentalisation de la justice. De son côté, le député Sidi Mewloud a interpellé le PM sur la hausse des prix, du chômage et de la pauvreté. Il a, comme sa collègue, rappelé que beaucoup de société publiques ont fait faillite et s’est demandé quel sera le sort de leurs travailleurs et de leurs matériels. Le jeune député a aussi demandé au PM quelle place il réserve dans la politique de son gouvernement à la lutte contre l’esclavage traditionnel et moderne qui touche de larges couches nationales. Evoquant la gabegie, le parlementaire parlé de la nomination de ‘’gabégistes’’ qui ont reconnu les détournements à tous les postes de haute responsabilité puis de l’enrichissement très rapide de certaines personnes alors que des citoyens meurent devant les portes des urgences et dans les quartiers d’infortune. Sur les promesses du gouvernement et du président, le député s’est demandé que sont devenues la grande mosquée de Nouakchott, la grande usine sur la route de Rosso qui allait offrir 2200 emplois, l’usine des aliments de bétail d’Aleg, l’usine du barbelé de Magta Lehjar, la faculté de Médecine vétérinaire, la politique de lutte contre les faux médicaments. Dans son intervention, le député déclare que la politique du gouvernement n’est que celle de permettre la concentration des richesses entre la main d’une petite minorité au détriment de la majorité dont les esclaves et les anciens esclaves. Selon le député, les agriculteurs sont sans terres et les propriétaires ne sont pas des agriculteurs. Il estime que le gouvernement doit cesser de tromper le peuple, surtout après avoir procédé à la fraude au cours du référendum d’août, la dissolution du Sénat et la répression des présidents des partis politiques et des parlementaires.