L’homme assure qu’il va respecter la constitution qui ne lui donne droit qu’à deux mandats, dont le dernier qui touche à sa fin ; mais il soutient en même temps qu’il dispose d’une majorité confortable et que la constitution pourrait si le besoin se faisait ressentir être modifiée, et aucun article, ne pourrait soutient-il, être à l’abri de cette modification.
Et le président Aziz d’enfoncer encore un peu plus le clou, au grand dam de ses détracteurs en affirmant qu’il n’est pas prêt à baliser le chemin pour ceux qu’il a qualifié de gabégistes et leur livrer tous les acquis réalisés.
Cette curieuse assurance de rester seule maître à bord est renforcée par le fait que le président Aziz a catégoriquement refusé de dévoiler ses intentions après son départ du pouvoir. C’est là une attitude curieuse voire suspecte de celui qui est censée aller cultiver son jardin dans les tout prochains mois.
Autre attitude intrigante dans l’intervention du président, c’est le fait de donner raison à Ahmed Ould Daddah, son plus farouche opposant au sujet de la limite d’âge pour les candidats à la présidentielle, allant même jusqu’à faire la proposition à peine voilée, de revoir cette clause, ce qui ouvrirait la voie au tripatouillage tant souhaité de l’article concernant la limite des mandats.
Là on pourrait y voir une perche tendue à l’opposition radicale et notamment aux deux grands dinosaures de la scène politique mauritanienne à savoir messieurs Ahmed Ould Daddah et Messaoud Ould Boulkheir, tous deux touchés par la limite d’âge et qui pourraient, en acceptant le deal, qui est dans l’air, pouvoir briguer la magistrature suprême.
Comme on pourrait aisément l’imaginer à la lumière des déclarations faites devant les journalistes, le président Aziz n’a pas encore dit son dernier mot et l’opposition, ainsi que le peuple mauritanien sont d’ores et déjà avertis et il ne serait pas surprenant que le destin leur réservera l’un de ses désagréables coups fourrés dont ils ont maintenant l’habitude.
Bakary Guèye
Source : Rimweb (Mauritanie)