«La frontière du Sahara ne peut pas être plus grande que notre frontière avec le Mexique», a affirmé le président américain révélant ses lacunes en géographie.
C’est le ministre espagnol des Affaires étrangères qui a révélé l’information, dévoilant par la même occasion l’ampleur de la méconnaissance de la géographie du président américain.
«Mais vous savez à quel point le Sahara est grand?»
Lors d’un déjeuner public organisé par le Club Siglo XXI à Madrid le 18 septembre 2018, Josep Borrell a en effet rapporté que Donald Trump, se référant à sa propre stratégie pour lutter contre l’immigration, lui avait lancé: «Faites un mur le long du Sahara.»
L’ancien président du Parlement européen n’a pas précisé dans quelles circonstances Donald Trump avait fait cette suggestion, mais la presse espagnole, notamment El Païs, s’accorde à dire que cet échange a pu avoir lieu fin juin au moment où Josep Borrell accompagnait le roi Felipe et la reine Letizia à la Maison blanche.
«La frontière avec le Sahara ne peut pas être plus grande que la nôtre avec le Mexique», avait même argumenté le président américain face au scepticisme des représentants espagnols.
«Mais vous savez à quel point le Sahara est grand?», avait répondu le ministre espagnol au président de la première puissance mondiale qui semblait l’ignorer.
Longeant quasiment tout le nord de l’Afrique, cet immense désert mesure environ 4.800 km d’Est en Ouest.
Le mur que Donald Trump veut construire à la frontière mexicaine pour empêcher l’entrée de clandestins aux Etats-Unis mesurerait lui 3.200 kilomètres et coûterait jusqu’à 20 milliards de dollars (17 milliards d’euros), selon certaines estimations.
L’Espagne, première porte d’entrée des migrants clandestins en Europe
Ces déclarations de M.Borrell ont été rendues publiques alors que les dirigeants de l’UE étaient réunis les 19 et 20 septembre 2018 à Salzbourg pour un sommet informel consacré notamment au Brexit et à la question migratoire.
Elles interviennent à quelques jours du voyage aux Etats-Unis du nouveau président du gouvernement espagnol Pedro Sanchez, qui sera le 24 septembre à New-York pour l’Assemblée générale de l’ONU.
L’Espagne est actuellement la première porte d’entrée pour l’immigration clandestine en Europe, selon l’OIM, avec plus de 38.000 arrivées par terre et par mer depuis le début de l’année.
Elle dispose sur le continent africain de deux impressionnantes clôtures hautes de six mètres barrant l’accès à ses micro-territoires de Ceuta et Melilla, enclavés dans le nord du Maroc, mais qui ne dissuadent pas les migrants d’essayer de les franchir.
Par Alain Chémali avec AFP
Source : Géopolis (France)