La preuve, malgré les élections législatives, régionales et municipales, on ne cesse pas de s’embourber dans la crise politique et, comme pour nous rendre encore plus en phase avec ce qui est devenu notre nature, on ajoute à la crise politique, la crise économique et sociale, avec la flambée des prix, le chômage et les dysfonctionnements dans bon nombre de secteurs d’activité.
Ce qui étonne chez eux, c’est cette fatalité qui les poursuit. Tout se passe comme s’ils sont condamnés à vivre les crises, comme une sorte de « normalité ». Il n’y a pas autre chose à attendre de ceux qui les gouvernent et des autres qui s’opposent à eux. Car alors que les Mauritaniens souffrent au quotidien, voilà que tout le monde se projette déjà dans la perspective du « troisième mandat du président Ould Abdel Aziz ».
Malgré tout, l’un des plus grands problèmes auquel les Mauritaniens sont confrontés c’est cette indicible insouciance qui fait qu’ils regardent le temps et les choses passer. Le président, le ministre, le wali, le directeur ou n’importe quel quidam ou n’importe quel parvenu, peut agir à sa guise, en étant sûr qu’il n’aura en face de lui que des « Consentants » !
Ce n’est nullement un appel à la sédition, mais il faut, au moins, savoir exiger de ceux qui nous gouvernent – ou qui ont choisi de s’opposer au pouvoir – de mettre en priorité les problèmes du citoyen. Si une crise perturbe le fonctionnement de l’Etat ce sont les populations qui en subissent les conséquences.
Que le gouvernement cherche à se donner les moyens de sa politique, en augmentant les impôts et taxes sur les entreprises est chose normale mais qu’il prenne le malin plaisir à fermer des sociétés comme l’ENER, mettant dans la rue des dizaines d’employés, créant par ricochet des dysfonctionnements énormes au sein des familles d’employés mis au chômage, doit pousser à réagir. Ne serait-ce qu’au niveau de l’élite qui ne mérite ce nom que si elle fait preuve de courage et de responsabilité pour dire au pouvoir la vérité.
Il n‘y a pas de doute, pendant les mois qui nous séparent de la future présidentielle, la classe politique va mettre de côté les choses essentielles de la vie qui portent sur le bien être des populations, pour s’adonner à son sport favori, les querelles politiques.
Certes, une réforme constitutionnelle ne peut être acceptée. Les vrais démocrates ont le devoir de lutter pour que le président respecte la constitution et qu’il mette fin à son pouvoir au terme de son second mandat, comme l’exige la constitution.
Mais ce combat ne doit pas faire taire les revendications essentielles qui assurent la survie de l’espèce. Après près d’une décennie de crises multiformes, le temps est venu de jeter un regard attentionné sur le quotidien du peuple. Cela compte beaucoup pour les populations. Cela compte autant pour le pays.
N’Gaïdé Hamatt
Source : L’Authentique (Mauritanie)