Les premiers résultats partiels des élections législatives, régionales et locales du week-end dernier, donnent vainqueur le parti au pouvoir, l’Union pour la république, suivi du parti islamiste Tewassoul (opposition).
C’est en principe ce mardi, 4 septembre que la Commission électorale nationale indépendante doit publier, les résultats provisoires des élections législatives, régionales et locales de samedi dernier. Les premières tendances donneraient vainqueur le parti au pouvoir, l’Union pour la république. Il est suivi par le parti islamiste Tewassoul à en croire une source proche de la Commission électorale nationale indépendante (Céni), cité par l’AFP.
Selon cette source, le niveau de la compilation des résultats de ces scrutins aurait atteint entre 20 et 30% pour les législatives et 50% pour les régionales et municipales.
Le retard dans la finalisation des résultats est dû à « la nature très complexe des scrutins ainsi qu’aux problèmes techniques, doublés des aléas de la nature qui ont fait que des bureaux ont continué à voter jusqu’à dimanche et que la communication des résultats a pris du temps », a ajouté cette source.
Joint par la DW, l’opposition dit avoir réussi à mettre en ballotage certains candidats du parti au pouvoir, l’Union pour la république, notamment à Nouakchott, la capitale mauritanienne.
« Nous sommes satisfaits de nos efforts, du vote de la population en notre faveur. Nous sommes en ballotage avec nos alliés, avec le pouvoir dans huit communes sur neuf. Et nous sommes en tête dans presque trois communes parmi les huit » a expliqué Mohamed Jemil Ould Mansour, tête de liste de la coalition de six partis de l’opposition pour la direction du Conseil régional de Nouakchott et ancien président du parti d’obédience islamiste Tewassoul.
Percées lors des législatives
L’opposition dit avoir également réalisé de bons scores lors des élections législatives nationales. Selon Lo Gourmo Abdoul, vice président de l’Union des forces de progrès, l’UFP, est un des candidats de l’opposition à la députation nationale, « le pouvoir va dans tous les cas au deuxième tour dans la plupart des villes, Nouadhibou, Zouetate, qui est la capitale minière. Il a perdu à Aioun, c’est une très grande ville de l’Eet de la Mauritanie, à Kaédi également, c’est l’opposition qui a gagné. En dépit de ces irrégularités, l’opposition devait être en bonne position dans les zones où elle a pu maintenir un contrôle assez sévère ».
Fraudes
La Coalition électorale de l’opposition démocratique a jugé chaotique les scrutins du week-end dernier. Elle a fustigé « l’incompétence et le caractère partisan de la Céni », la Commission électorale nationale indépendante.
Réponse de son porte-parole, Moustapha Ould Sid’El Moctar : « Nos équipes travaillent dans les normes et nous nous situons à équidistance entre toutes les parties ».
Scrutin test
Au moins 98 formations politiques ont pris part à ces élections qui ont valeur de test, pour le président Mohamed Ould Abdel Aziz. Car, malgré des assurances qu’il a maintes fois réitérées, de nombreux observateurs le soupçonnent de modifier la Constitution, pour espérer briguer un troisième mandat, lors de l’élection présidentielle prévu à la mi-avril 2019. Ces dernières semaines, plusieurs thuriféraires du régime en place ont ouvertement appelé, Mohamed Ould Abdel Aziz a porté les couleurs de leur formation politique, l’Union pour la république, lors de ce scrutin, auquel, constitutionnellement, il n’a pas le droit d’y participer.
Par Eric Topona
Source : Deutsche Welle (Allemagne)