IRA-Mauritanie – Abdellahi Maatalla Saleck et Moussa Bilal Biram ont recouvré leur liberté après avoir purgé entièrement une peine de prison injuste de deux années fermes.
Ils avaient été arrêtés le 30 Juin 2016 avec onze autres militants Abolitionnistes d’IRA-Mauritanie, suite aux émeutes qui se sont déroulées sur le site en face de l’hôpital ophtalmologique de Bouamatou à Nouakchott. Plusieurs chefs d’accusations avaient été émis contre eux : appartenance à une organisation non reconnue, rassemblement non autorisé, résistance aux forces de l’ordre, incitation à la rébellion…
En réalité, ils avaient été arrêtés pour avoir inscrit leur mode de pensée et d’action, dans la lutte pacifique contre l’esclavage et la ségrégation raciale que subissent les citoyens d’ascendance africaine en Mauritanie.
Ils avaient été séquestrés, torturés pendant douze jours, dans des lieux secrets avant d’être transférés à la prison de Dar Naim. Un simulacre de procès s’en est suivi en première instance, marqué par des vices de forme, les condamne à quinze ans d’emprisonnement.
Cette peine a été ramené à trois ans de prison dont deux ferme au procès en appel à Zouerat et ils ont été transférés à la prison dans le bagne ou Guantanamo Mauritanien de Bir Moghren. Coupés de tout contact avec l’extérieur, les conditions de détention sont inhumaines et extrêmement traumatisantes.
IRA-Mauritanie tient à remercier:
– Le barreau et collectif des avocats mauritaniens, avec à leur tête le bâtonnier Cheikh Ould Hendi.
-Les organisations internationales de protection et de défense des droits humains et des défenseurs en danger qui ont soutenu les détenus abolitionnistes.
– Les rapporteurs spéciaux du Conseil des Droits de l’Homme de l’ONU qui ont suivi et régulièrement dénoncé l’arrestation, les violations, la torture et les mauvais traitements, subis par les Abolitionnistes.
– Le groupe de travail des Nations-Unies contre la détention arbitraire, qui a pris une décision qualifiant la détention des membres d’IRA-Mauritanie d’arbitraire et visant uniquement à les punir pour leur engagement légal et pacifique contre l’esclavage et le racisme.
– les missions diplomatiques européennes accréditées à Nouakchott et l’Union Européenne, pour leur intérêt maintes fois exprimé sur la situation des détenus, la mission de la délégation de l’UE qui a rendu visite aux détenus à Bir Moghren suite à un voyage risqué de 1200km dans le désert.
– Le gouvernement des États-Unis d’Amérique qui a dénoncé à travers le porte-parole du département d’Etat l’arrestation, la torture et la condamnation des abolitionnistes d’IRA et exigé une enquête sur les allégations gravissimes de torture.
– les ONG de défense de droits humains mauritaniennes, pour leur soutien indéfectible.
-Nous réaffirmons notre volonté à continuer la lutte pacifique jusqu’à l’instauration d’une société juste et égalitaire.
– Réitérons notre intension ferme de poursuivre sur le plan judiciaire, national et international, les tortionnaires, tapis dans la hiérarchie policière et confortés dans leur crime par le soutien du gouvernement et la complaisance des juges.
Nouakchott, le 18 juillet 2018.
La commission de communication.
Source : IRA-Mauritanie