Mensonges et démentis

Habitué de ce site, j’ai lu et apprécié votre démenti à un prétendu soutien à la candidature de Monsieur Biram Ould Abeid à l’élection présidentielle de 2019.

Tout est parti d’un article relayé par le site d’information Adrar Info (du 14 mai) au titre accrocheur: « Le mouvement FLAM décide de soutenir la candidature de Biram Ould Abeid aux prochaines élections présidentielles ». Il  est indiqué que « certains dirigeants du mouvement ont assisté à la conférence de Birame » et qu’ « au nom de son président Samba Thiam, absent, une déclaration adressée aux participants a été lue ».

C’est à se demander si Adrar Info n’a pas été abusé. Conférer en 2018 à l’actuel Président des Forces Progressistes du Changement (FPC) le titre de Président des FLAM est en effet énigmatique. L’intéressé est rentré en Mauritanie depuis près de 5 ans. Il y a créé un parti dont il a sollicité la reconnaissance par les pouvoirs publics. Ce faisant, il  a donné  un nouveau tournant à son action politique. C’est son choix. Force est de constater qu’à ce jour, sa formation politique se heurte à un refus de reconnaissance. Loin d’être surprenant, ce refus était prévisible. Nous le condamnons par principe car il traduit un ostracisme politique bien dans la nature du régime en place.

S’agissant des réactions au buzz d’Adrar Info,  la première « mise au point » émane de Monsieur Samba Thaim  qui écrit : « j’ai lu un article de Adrar Info qui crée la confusion entre FPC et FLAM…il n’y a plus rien entre les deux organisations. Je rappelle que Samba Thiam est Président du FPC. J’ajoute que pour le moment les FPC ne soutiennent personne pour une présidentielle. Pas encore à l’ordre du jour dans nos rangs. Il semble, par ailleurs, que d’aucuns laissent régulièrement supposer dans leurs audios et interventions qu’il existe des discussions entre le parti FPC et les Flam dissidents. Ce sont des propos mensongers qui n’engagent que leurs auteurs…Entre les deux organisations, il n’y a plus rien, la rupture est totale.

Vint à son tour le démenti des Flam. Plus « politique », ce texte va au-delà de la réponse de circonstance. Il réaffirme la position de principe du mouvement au sujet de la prochaine élection présidentielle et pose  plus généralement  les conditions de l’avènement d’une véritable démocratie en Mauritanie. En cela, Il rejoint la position défendue par Madame Sall Habsa Banor, l’autre jour sur Africa 24 et suivant laquelle une démocratie authentique  ne peut fonctionner en vase clos avec et au profit d’une seule composante  de la population. Une démocratie réelle ne peut s’accommoder de l’existence d’un système basé sur la discrimination, d’une société à deux vitesses, de l’exclusion d’une partie des citoyens, et du racisme. Après avoir établi sur ce point des similitudes avec  l’Afrique du sud du temps de l’Apartheid et son jeu démocratique à circuit fermé parce qu’ouvert, pour l’essentiel, aux seuls  Blancs du pays, Madame Sall avait conclu que ce type de « démocratie » ne concerne pas les FLAM. Ce qui, évidemment ne se confond pas avec un rejet de principe  de la démocratie. Par la voix de Madame Sall, les FLAM entendent simplement refuser de cautionner une mascarade, une démocratie de façade et préfèrent œuvrer à la construction d’une authentique démocratie citoyenne.

Pour le reste, il convient de hiérarchiser les priorités, de désigner et de combattre  le véritable adversaire. Pour les FLAM, cet adversaire a pour nom le régime politique mauritanien actuel. Tous ceux qui ont en partage la volonté d’établir en Mauritanie un Etat de droit basé sur l’égalité, la justice, la démocratie, le respect des droits fondamentaux ont quelque chose en commun.

Oumar Abdoul LY