Le Courrier du Nord – Au cours d’une conférence de presse animée dimanche 30 juillet 2017 à son domicile à Riadh (P.K 10), le leader du mouvement abolitionniste IRA, Birame Dah Abeid, a déclaré que «Mohamed Abdel Aziz devra passer sur nos corps pour briguer un 3ème mandat » et qu’il lui est plus facile de devenir «Roi d’Arabie Saoudite que Président de la Mauritanie après 2019».
Revenu d’un long périple américain et européen, Birame Dah Abeid, président de l’Initiative de résurgence du mouvement abolitionniste (IRA) a déclaré au cours d’une conférence de presse le dimanche 30 juillet 2017, que le front de refus constitué par son mouvement et les forces de l’opposition barrera la route, dans les règles démocratiques et légales, au «coup d’état constitutionnel que le général Mohamed Abdel Aziz veut perpétrer en Mauritanie».
Il a demandé au régime en place et à ses soutiens que le peuple mauritanien ne veut pas d’un 3ème mandat du président Aziz et qu’il ne leur permettra pas de «poursuivre le pillage des richesses du pays et sa conduite vers le chaos».
A l’entame de la conférence, Birame Dah Abeid, avait rendu un vibrant hommage aux deux détenus du mouvement qui croupissent dans les geôles de Bir Moghreïn (plus de 1.000 Km de Nouakchott), Moussa Birame et Abdallahi Maatalla, indiquant que leur cause est aujourd’hui soutenue par les plus grandes ONG de défense des droits de l’homme du monde.
Il a estimé au cours de son intervention que les forces politiques, dans ces circonstances graves que traverse la nation mauritanienne, doivent capitaliser le combat mené par le mouvement IRA durant toutes ses années, estimant cependant que certains parmi les leaders de cette opposition ne sont pas encore assez à la hauteur pour appréhender le rôle joué jusque-là par son mouvement sur le terrain de la revendication sociale.
Répondant à une question sur l’histoire de son passeport confisqué, il dira avoir eu conscience que les autorités mauritaniennes tenteront de l’empêcher de voyager après avoir échoué à décapiter le mouvement IRA, via les multitudes de taupes introduits à son sein et malgré les nombreux complots tous couronnés d’échec. Son passeport lui a été remis, dira-t-il, mais pas celui de ses enfants que les autorités refusent d’établir depuis cinq mois. «Sachant que mon passeport va expirer dans les premiers mois de l’année 2018, ils ont préféré ne pas créer un grand tollé, et attendent qu’il meurt de sa mort naturelle avec l’intention de ne pas le renouveler » a-t-il souligné.
De son côté le sénateur Youssouf Sylla a déclaré que la guerre menée actuellement par Mohamed Abdel Aziz contre le Sénat vise essentiellement à éliminer une cour qui l’a jusque-là empêché d’avoir les coudées franches pour puiser comme il le veut dans le budget de l’Etat. «Mais ils se connaissent bien lui et les Sénateurs qui l’avaient aidé à prendre le pouvoir contre Sidi Ould Cheikh Abdallahi et de la même manière qu’il les combat aujourd’hui, ils lui rendront la pareille » a-t-il martelé.
Plusieurs dizaines de militants avaient assisté à la conférence de presse, qui a été ponctuée par une intervention du Faqih El Mehdi, qui a apporté des éclairages religieux sur les dérapages qui ponctuent la campagne électorale menée tambour battant par le régime en place.
La veille, Birame Dah Abeid avait conduit une marche sur 4 kilomètres, du Carrefour Bamako au PK.7. En plus d’une impressionnante foule qui grossissait au fur et à mesure de sa progression, plusieurs leaders de partis politiques, comme Moussa Fall, Diabira, Ould Horma et quelques représentants du parti Sawab, l’avaient accompagné lors de cette marche, l’une des rares à n’avoir pas subi la répression de la police, comme celle organisée concomitamment dans le département de Toujounine et qui a été violemment réprimée et dispersée après avoir été autorisée.
Plusieurs chefs de partis politiques s’y trouvaient, dont le leader historique de l’opposition mauritanienne, Ahmed Daddah du RFD, mais aussi Salah Hanana du parti Hatem et Mohamed Maouloud de l’UFP.
Cheikh Aidara