Mauritanie : le sort de militants de l’IRA inquiète la communauté internationale

 

Après le procès mi-août de treize militants de l’ONG anti-esclavagiste de l’Initiative pour la résurgence du mouvement abolitionniste (IRA), accusés notamment d’ « usage de la violence », les réactions de condamnation se multiplient dans le monde. Les 13 militants ont été arrêtés entre fin juin et début juillet pour leur implication présumée dans une manifestation violente lors du déplacement forcé par les autorités d’habitants d’un bidonville de Nouakchott, Ksar, le 29 juin. Arrêtés et torturés, ils ont été condamnés entre 3 et 15 de prison ferme.

Amnesty international est catégorique : parmi ces 13 militants anti-esclavagistes, aucun n’a organisé ni participé à la manifestation du 29 juin. Selon l’ONG, Nouakchott envoie un message inquiétant : la Mauritanie ne fléchira pas dans son option de restreindre la liberté d’expression et d’association.

Le réseau ouest africain des Défenseurs des droits humains dénoncent, lui, « un traitement cruel ». Les militants, devant le procureur, ont dénoncé, avec force de détails, ces mauvais traitements. La défense a déposé plainte. Les observateurs sont formels : la procédure n’a été pas été équitable et l’objectif était de décapiter la direction de l’organisation anti-esclavagiste.

L’Union européenne a déclaré être préoccupée par les allégations crédibles de graves violations des procédures judiciaires. Les Etats-Unis sont consternés par des accusations précises rapportant que certains de ces individus ont été « victimes d’abus et torturés durant leur détention ».

Pour rappel, la Mauritanie a ratifié, en 2012, la Convention internationale de lutte contre la torture. Et s’est même doté d’un « mécanisme national d’interdiction de la torture ».

Source : RFI