Donald Trump a signé un nouveau décret, jeudi 27 mars, visant à rependre le contrôle des programmes des musées du Smithsonian de Washington, qu’il accuse d’entretenir un « endoctrinement idéologique » racial.
C’est une nouvelle attaque contre le savoir… et certainement pas la dernière. Donald Trump nous avait habitués, sitôt investi, à ses offensives perpétuelles contre la connaissance : suppression de 200 mots des documents et sites web officiels, bannissement de livres à l’école, décimation du personnel de l’éducation, purge des médias, coupes budgétaires massives dans le domaine des sciences… En quête de nouvelles cibles dans sa croisade anti « woke », le président états-unien s’attaque désormais aux musées. Jeudi 27 mars, il a signé un décret visant à reprendre le contrôle du contenu des musées Smithsonian de Washington, qu’il accuse de mener un « endoctrinement idéologique » racial.
Pour justifier son opération, Donald Trump pointe un « vaste effort coordonné pour réécrire l’histoire » des États-Unis dont ses habitants seraient « témoins », « des faits objectifs » remplacés par « un récit déformé, inspiré par une idéologie plus que la vérité ». Pour lutter contre le « révisionnisme historique » auquel il est persuadé d’assister, le président entend revenir à « la promotion de la liberté, des droits individuels, et du bonheur humain », que l’institution Smithsonian associerait, d’après ses mots, au racisme, au sexisme ou encore à la tyrannie.
L’histoire états-unienne revisitée à la sauce Trump
Pourquoi s’attaquer aux établissements du Smithsonian, principales attractions touristiques de Washington ? Parmi les musées détenus par l’institution, qui seraient responsables d’ « endoctriner » les États-Uniens : le musée d’histoire naturelle, la galerie nationale d’art, mais aussi le musée national de l’histoire et de la culture afro-américaine, inauguré en 2016 par Barack Obama. Tout s’éclaire.
Sans compter que deux tiers des financements alloués à la prestigieuse institution, forte de 19 musées nationaux gratuits, à Washington et à New York, proviennent de fonds publics. D’où le double intérêt pour Donald Trump, qui sabre allègrement depuis son arrivée à la Maison Blanche dans tous les budgets publics, de reprendre la main.
Ce dernier décret s’inscrit dans la lignée de celui signé le jour même de son investiture, le 20 janvier dernier. Donald Trump déclarait la suppression des programmes de « Diversité, équité et inclusion », instaurés par l’administration Biden. Des programmes « illégaux et immoraux » ayant eu pour effet « un immense gâchis public et une discrimination honteuse », d’après l’actuel président des États-Unis.
Les musées accusés d’« attiser les divisions raciales »
De son côté, le vice-président JD Vance aura pour mission, depuis son poste au conseil d’administration du Smithsonian, de « retirer toute idéologie inappropriée » de ces institutions, et collaborer avec le Congrès pour interdire l’utilisation de fonds fédéraux dans des « expositions ou programmes remettant en cause les valeurs américaines communes et attisant les divisions raciales ». Ou comment, sous couvert de valeurs communes, passer sous silence l’esclavage, la ségrégation, la lutte pour les droits civiques…
Durant sa campagne, Donald Trump avait déjà promis de couper tout financement fédéral aux écoles enseignant la « théorie critique de la race ». Le président demande également à son gouvernement d’identifier si, depuis 2020 et la mort de l’Afro-Américain George Floyd sous le genou d’un policier blanc, des monuments ou statues relevant de la juridiction fédérale ont été « retirés ou changés pour perpétuer une reconstruction erronée de l’histoire américaine » et, le cas échéant, de les rétablir. À l’époque, de nombreux établissements, des écoles et des bases militaires, avaient changé de nom.