Biram Dah Abeïd a manifesté sa détermination à poursuivre de plus belle son combat contre l’esclavage et le racisme en Mauritanie.
Face à la presse, le président du mouvement abolitionniste n’a pas mâché ses mots quelques minutes après sa sortie de prison dénonçant les tares d’un « régime despotique et aux abois ».
Après avoir remercié vivement les militants et sympathisants, les bonnes volontés et les personnalités de tous bords qui se sont mobilisés pour leur libération, Biram sonnera la charge :
« C’est un sentiment de victoire qui nous anime. Nous sommes entrain de récolter les fruits de la résistance, de l’abnégation, de la mobilisation de militants infatigables déterminés à venir à bout d’un système raciste et esclavagiste. Nous et les militants sommes en droit de dire que le mouvement IRA va libérer laMauritanie et son peuple du joug d’un régime dictatorial qui prive ses propres populations de leurs terres et les déshumanise. Pour cela, IRA va rendre son humanisme à ces esclaves chosifiés et va débarrasser la Mauritanie du pouvoir despotique de Mohamed Ould Abdel Aziz. Nous promettons aux mauritaniens de mener une lutte sans merci contre le régime raciste et esclavagiste de Ould Abdel Aziz qui a mis à genoux ce pays et fait souffrir des millions de mauritaniens», clame-t-il.
A ceux qui pourraient douter de ses positions, le leader de IRA s’est voulu clair : « Nous ne changerons pas d’un iota. Nous restons fermes dans nos engagements et dans nos principes de venir à bout du système esclavagiste et raciste et de défendre les victimes d’injustice et de racisme. Nous allons continuer avec plus de combativité, de ténacité et d’engagement notre combat pour un monde juste ». Et ce n’est pas le prononcé de la juridiction suprême qui va altérer le combat des abolitionnistes.
« La décision de la Cour Suprême ne peut en aucun cas fléchir notre position pour qu’enfin la Mauritanie soit débarrassée de la dictature», clarifie-t-il.
A une question relative à la polémique suscitée par les propos d’Ashton, le leader de IRA a affirmé que le rapporteur spécial a « été tendre avec laMauritanie : un pays raciste où dominent la discrimination raciale, les expropriations foncières.
Il (Ashton) a été descriptif et laxiste. La réalité est beaucoup plus dure pour les noirs», a indiqué Biram.
Brahim Bilal Ramdhane se dit, quant à lui, prêt à retourner en prison même avant d’arriver chez lui. « Je continuerai à mener mon combat au sein de IRA contre les injustices. Je tire une expérience enrichissante de mon séjour en prison où j’ai pu comprendre beaucoup de choses et connaître mes vrais amis. J’en ai beaucoup…».
Biram et brahim sont sortis de la prison civile à 16h26 précédés de leurs enfants et en compagnie de leurs avocats sous de fortes acclamations des militants fortement mobilisés pour la circonstance. Les gardes pénitenciers et les jeunes du comité de la paix avaient du mal à contenir la furie des militants. Après leur conférence de presse, Biram et Brahim ont mis deux heures pour rallier le domicile du président de IRA où les attendait une véritable marée humaine. Deux rakaa de prière et meeting improvisé étaient au rendez vous.
Un peu plutôt la Cour suprême avait cassé la condamnation à deux ans de prison de Biram et Brahim par la cour correctionnelle de Rosso, peine confirmée en appel à Aleg.