« A côté des insulteurs, quelques critiques de bonne foi. J’écris cet « article » pour eux »: André Gide. En effet la thématisation à caractère communautariste d’un sujet aussi délicat,les propos, les agissements inappropriés et surtout vindicatifs des uns, voire mercantilistes des autres ont fini par banaliser ce que l’on appelle « passif humanitaire » issu des années de braise, de 1989 à 1991.
Un article sur les esquimaux ou les indiens d’Amazonie et voilà une horde stèréotypique qui fustige les beidanes accusés de racisme,d’injustice à l’égard des noirs de Mauritanie. A chaque conseil des ministres tenu, sa dose d’insanités proférées à l’encontre de la même composante de notre société, accusée cette fois d’accaparer tous les postes de la fonction publique.
Même les vieilles figures de la culture nationale, des références comme le Docteur Mohamed Mahmoud Ould Mah ou la « bibliothèque ardente » (Dieu merci si elle ne brûle pas encore),je veux nommer le doyen Ahmed Baba Miské, ne sont pas épargnées. Parce qu’ils sont tout simplement… des maures!.
Et pourtant ces citoyens et tant d’autres anonymes constamment indexés,vilipendés,n’ont jamais agressé quelqu’un à plus forte raison le mutiler. Pourquoi alors cette haine depuis 1989 et qui d’ailleurs n’a porté que les fruits de sa « fangeuse grandeur »,mieux encore, de sa « sublime ignominie »? Partant de ce bilan oxymore, qui sont les vrais responsables des tueries de 1989-1991; est-ce les maures ou ceux qui exerçaient le pouvoir ?
Pourtant la réponse est limpide: ce sont bien les présidents Maawiya deMauritanie et Abdou Diouf du Sénégal… Quand il se passe quelque chose d’anormal dans une région militaire,le commandant de région rend compte au chef d’Etat-major qui doit à son tour le porter à la connaissance de son ministre de la défense, autrement dit président de la république, du temps de Maawiya.
En chef suprême des Armées, Maawiya a été sans doute mis très tôt devant ses responsabilités,dès les premières atrocités survenues à Azlatt, ville située entreBoghé et Aleg. Disons-le franchement si les chefs militaires n’avaient pas pressenti l’aval du président déchu, personne n’aurait eu le courage d’outrepasser les consignes du chef des Forces Armées et de Sécurité.
Ceci est valable du côté sénégalais où le président Abdou Diouf pouvait être informé des atrocités commises sur les mautitaniens, par le biais de ses préfets et sous-préfets, en plus de ses chefs militaires. Le passif est un sujet très délicat.
A cet effet il ne doit être instrumentalisé car de part et d’autre du fleuve Sénégal il y a eu mort d’hommes,de femmes et d’enfants le plus souvent des victimes innocentes de politiciens voyous.
Après presque deux décennies,pourquoi ces douloureux événements attisent encore la colère des uns et interpellent l’indifférence notoire des autres?Pourquoi,côté mauritanien ceux qui ont été spoliés de leurs biens,qui ont vu leurs proches exécutés ou jetés dans les fours à Dakar ou Kaolack, ne réclament-ils pas justice auprès des autorités sénégalaises?
1/ De l’Indépendance
L’indépendance d’une nation soit-elle jeune comme la Mauritanie ou grande comme les Etats-unis d’Amérique,est un facteur d’allégresse,de réjouissance pour tous ses citoyens.
C’est ainsi que la commémoration du 55éme anniversaire de notre indépendance dans notre capitale économique, Nouadhibou le 28 novembre 2015,restera gravée dans la mémoire de chaque patriote. Personne ne doit s’en prendre aux symboles de la nation tels le drapeau, l’hymne national ou… la fête de l’indépendance,quelle que soit son obédience.
Aussi, nous n’avons pas demandé à la France de venir nous coloniser et, encore moins nous octroyer l’indépendance. Pour la France,c’était une option stratégique que de « donner » à la majorité des peuples d’Afrique francophone leurs indépendances en 1960, avant de devoir subir l’inévitable lutte de libération déjà commencée en Algérie le 1er novembre 1954.
C’est ainsi que l’esprit de la résistance qu’on a tendance à vouloir galvauder,sans doute à des fins capricieuses, demeurera à jamais le « rostre ensanglanté » où viendront s’échouer, a posteriori toutes les crispations,les gesticulations soient-elles ataviques du malin ennemi.
En effet le pouvoir mauritanien d’aujourd’hui ou de demain, est libre de fêter l’anniversaire de son indépendance là où bon lui semble, que ce soit à NDB ou àGouraye, pourvu que les festivités puissent se dérouler en toute sécurité sur une portion du territoire de la république islamique de Mauritanie et que l’esprit de souveraineté nationale en soit la figure de proue.
1/Le 28 Novembre 1990 ou le geste de trop
Dans le livre « L’ENFER D’INAL »,j’ai lu que des soldats irresponsables ont exécuté la veille de l’indépendance de l’année 1990, 28 militaires négro-mauritaniens.Ce qui est absurde. Mais au nom de qui ces soldats ont-ils tué?Ceux qui ont commis ces atrocités ne représentent qu’eux-mêmes.
Le peuple Allemand ne peut-être éternellement pris pour responsable des agissements du 3ème Reich sous Adolph Hitler. De même pour nous Mauritaniens innocents, le sacrifice et l’esprit de notre souveraineté ne peuvent être pris en otage à cause des turpitudes de quelques compatriotes égarés, mais également de pêcheurs en eau trouble dont le seul but désormais est de saper la cohésion nationale.
Souveraineté et dignité pour lesquelles Ahmed Ould Deid,Bakar Ould Souid’Amed,Ahmed Ould Mhamed,Ould Mseiké, El Haj Oumar Tall, Ould Abdouké, Cheikhné Ahmedé Hamahoullah de la ville plusieurs fois sainte de Nour (ou lumière; Nioro du sahel d’après les colons )…pour ne citer que ceux-là,ont combattu soit par les armes,soit spirituellement l’occupation étrangère.
Certes les pouvoirs peuvent,de manière spécifique condamner l’exécution de 28 militaires négro-mauritaniens la veille de chaque 28 novembre, afin de ne pas oublier;mieux pour entretenir la mémoire. L’acte de tuer était non seulement inhumain mais également contre-productif.
Cependant,pour ne pas faire « deux poids deux mesures », il ne faut pas oublier non plus les morts de part et d’autre des deux rives du fleuve Sénégal. Notre Histoire est commune et doit être traitée, enseignée comme telle. Il faudra aussi la dissocier des considérations et surtout de récupérations politiciennes.
Ainsi en octobre 1990,au PK 55,j’ai refusé qu’on touchât à mes éléments négro-mauritaniens accusés de « tentative de coup d’Etat ». Pourquoi? C’est pour moi une question de principe, de justice, d’humanité tout simplement. J’ai dit au commandement que si mes éléments « complotaient » à mon insu, le responsable, celui qu’on doit sanctionner, c’est moi et non ceux qui sont sous mes ordres.
Je ne regrette rien, et encore, soumis aux mêmes circonstances,en d’autre temps et d’autre lieu, j’agirais de la même manière. Cependant personne n’est comptable de ce qu’a fait de mal son frère ou son père.
Ce que je regrette par contre ce sont ces palabres sans fin qu’on fait autour de cette question, accusant toute une entité nationale. Les insultes gratuites, les attitudes haineuses émanant de ceux qu’un compatriote, installé au Koweitqualifie à raison de « petites taupes du mal,souvent cachées derrière les lunettes du pseudonyme, agitant les étendards de la haine.
Longtemps enchaînées par les limites de leurs cordes vocales, ils sortent comme une horde de rats pour barbouiller les toiles d’insultes, de grossièretés et d’âneries »,ne sont pas la solution au traitement du passif humanitaire.
Rependre que la « finalité du système beidane » serait la « dénègrification ou la »prédominance des maures », pire la « persistance de l’esclavagisme » etc… ne sont que théories mensongères abjectes d’un racisme rampant, véhiculées par des agitateurs au seul dessein de déstabiliser et de nuire à la réputation de laMauritanie.
En ce qui concerne les exécutions extrajudiciaires, des sanctions ont été prises à l’encontre de certains grands responsables, à savoir les commandants de régions militaires de l’époque. Des indemnisations qui semblent d’ailleurs être l’une des causes de la banalisation du passif, mamelles intarissables, défalquées à maintes reprises.
Le président Aziz, dès sa prise du pouvoir a tenu à solder ce passif. Des hommes représentatifs de la communauté, des ONG agissant pour la promotion des droits de l’homme ont été sollicités afin de trouver une solution définitive consensuelle au passif qui semble jouer l’alibi négatif à la cohésion nationale.
Par une prière à Kaédi et des indemnisations colossales,on eût cru le problème résolu.Mais après le beurre et l’argent du beurre,à chaque fois on réclame justice. Le seul responsable c’est Maawiya que l’Etat d’Israèl protège. Faut-il d’abord passer par là….
2/De l’Unité Nationale
On aura tout essayé pour mettre en mal la cohésion nationale.Après avoir évoqué le cas du Hartani « bras armé » du beidane,voici qu’on lui propose un deal à connotation épidermique.
La sainte alliance vaudra aussi grossir d’une nouvelle entité,aussi minime soit-elle: l’ethnie Bambara. Peuple altier et probe, les Bamanan dont l’Histoire pour la sous-région est ce que sont les « images d’Epinal » pour la France, ne se laisseront jamais entrainés dans un psittacisme aux contours mal définis.
De la proximité géographique entre la plus noble ethnie de l’Ouest Africain,lesBamanan ou Bambara et la plus prestigieuse tribu Arabe guerrière deMauritanie, les Oulad Mbarek du Hodh, est né un répertoire musical épique (souvent romantique) et qui constitue de nos jours la trame culturelle d’un pan de notre civilisation.
Un Bambara ne crie pas fort,ne trahit pas,ne se laisse pas guider par le bout du nez. Un Bambara agit ou se tait comme le roi Bakary Djan Koné, le contemporain de l’émir Sid’Ahmed El Moktar (alla Hassane Chriv).
Le roi Bakary Djan Koné une fois à la marche à l’ennemi, ne se retournait jamais pour regarder en arrière. Selon lui,c’est un signe de « poltronnerie » que de regarder derrière soit. Koné Sangaranga!!! Ne dit-on pas que la majorité des Haratines est d’origine Bambara? Génétiquement c’est de là qu’ils tirent certainement leur fierté et leur loyauté.
De ce fait la lutte contre l’esclavage est un laboratoire qui nécessite une assise pédagogique loin des « hi » et des « hans ». La seule entité de Mauritanie qui a souffert, ce sont bien les Haratines. Ils doivent coûte que coûte être restaurés dans leur droit. En stratèges,ils doivent par contre éviter d’attiser les sirènes de »l’explosion communautaire » qui ne mène qu’à l’impasse entre les différentes composantes de notre Mauritanie à tous.
Ely Ould Sid’Ahmed Ould Sidi dit Krombelé
Cridem