La Mauritanie « n’applique pas » les garanties juridiques contre la torture (Expert ONU)

La Mauritanie

En Mauritanie, « les garanties juridiques contre la torture et les mauvais traitements sont en place, mais elles ne sont pas appliquées », a constaté l’expert des droits de l’homme des Nations Unies, Juan E. Méndez.

« Je suis particulièrement préoccupé par l’absence quasi-totale d’enquêtes sur les allégations de torture et de mauvais traitements à l’heure actuelle», a déclaré l’expert ounusien lors d’une conférence de presse ce mercredi à Nouakchott.

Juan E. Méndez a cité en exemple «l’absence totale d’expertise médico-légale [qui] constitue un facteur concourant à l’incapacité du système judiciaire à enquêter sur ce type d’allégations de manière adéquate. Ceci a également pour effet de rendre quasiment impossible l’application de la règle d’exclusion des déclarations obtenues sous la contrainte »

L’expert a ajouté que « lors d’un entretien avec des détenus, plusieurs d’entre eux ont décrit diverses formes de coercition exécrées par la police et la gendarmerie lors des phases d’arrestation et d’interrogatoire et qui, en vertu du droit international, constituent des traitements cruels, inhumains ou dégradants, tels que des passages à tabac, des menaces, des violences verbales dégradantes et des gifles »

« Il semble y avoir peu d’intérêt de la part des procureurs et des tribunaux à examiner les allégations de torture», selon Juan E. Méndez qui a précisé que «chaque allégation devrait faire immédiatement l’objet d’une enquête complète».

L’expert des droits de l’homme des Nations Unies, a cependant appelé les acteurs judiciaires en Mauritanie à intensifier leurs efforts pour utiliser et mettre en œuvre les garanties juridiques contre la torture et les mauvais traitements.

Source : Alakhbar (Mauritanie)