Le Patronat se militarise

Le Patronat se militarise

Après les sociétés de sécurité privées, arrachées des mains des civils au profit d’officiers de l’armée à la retraite qui en ont fait un véritable secteur monopolistique, c’est autour des fédérations sectorielles de tomber dans l’escarcelle de la junte militaire. 

Des sources évoquent ainsi les pressions exercées sur la fédération des agricultures pour faire du général à la retraite, Dia Oumar, son président. Ainsi, les mesures prises lors de la dernière Assemblée générale du 30 décembre 2015 ne seraient qu’une étape préparatoire à ce sujet.

Ainsi, le général Dia, nommé premier vice-président lors de l’assemblée en question, pourrait bien, avec les pressions exercées par l’appareil d’Etat, se retrouver à la tête de cette puissance fédération, n’en déplaise aux récalcitrants. Il suffirait juste, selon cette thèse, de pousser l’actuel président nouvellement nommé, à la démission. Ce à quoi travailleraient plusieurs forces exogènes et centrifuges.

Il faut dire que la fédération nationale des agricultures, membre du Patronat mauritanien, est constituée de plusieurs hommes d’affaires exerçant dans le domaine de l’agriculture.

Cette mainmise progressive des officiers des forces armées et de sécurité à la retraite sur les associations et fédérations nationales, comme planque douillette qui leur est assurée, a fait sortir récemment le Chef de file de l’opposition démocratique de ses gongs. Il a ainsi fustigé la militarisation forcée des organisations de la société civile avec l’appui des plus hautes autorités de l’Etat. Pour le patron de l’opposition, « ceci n’est ni plus ni moins qu’une emprise graduelle de l’armée sur la vie civile ».

Cette démarche constitue pour lui, une honte à l’image de l’armée nationale et une violation de la liberté d’association, dans la mesure où l’on impose par la force de l’autorité publique des dirigeants d’association et de fédération au nez et à la barbe de ses membres.

Ahmed B.

Source : L’Authentique (Mauritanie)