La Mauritanie a annoncé la création par décret de trois cours criminelles spécialisées dans la lutte contre l’esclavage. En décembre 2013, elle avait déjà annoncé la création d’un tribunal spécial pour en juger.
N’est-ce pas beaucoup pour un pays où, selon son président, Mohamed Ould Abdel Aziz, « l’esclavage n’existe plus » (une déclaration du 6 mai 2015) ? « Seules subsistent des séquelles de ce phénomène, que nous faisons tout pour traiter », avait-il ajouté.
Traiter par le vide, assurément, puisque, cinq mois plus tôt, la justice mauritanienne avait condamné à deux ans de prison – dans des conditions particulièrement insalubres,qui menacent leur vie – trois militants antiesclavagistes mauritaniens, dont la peine a été confirmée en appel, en août dernier. Dix jours avant cette confirmation judiciaire, Nouakchott s’était doté d’une loi faisant de l’esclavage un « crime contre l’humanité ».