Cinq organisations internationales : Minority Rights Group (MRG), qui travaille sur les droits des minorités raciales et religieuses, le renforcement de la coopération et l’entente entre les communautés ; l’Organisation des peuples et des nations(UNPO), fondée à la Haye en 1991 et composée de peuples authentiques, minorités et autres populations de territoires occupés ;
l’Organisation de défense des peuples menacés d’extinction (STP) ; l’Organisation internationale de lutte contre l’esclavage, dont l’objectif fondamental est l’éradication de toutes les formes d’esclavage dans le Monde ; et Anti-Slavery, une organisation mondialement reconnue de lutte contre l’esclavage ; ont publié un accablant rapport intitulé « Exécution des législations de lutte contre l’esclavage en Mauritanie ».
Et de fustiger l’échec continu de notre système judiciaire, dans la prévention et la sanction des violations liées au phénomène de l’esclavage qui serait, selon les conclusions du rapport, encore si fréquent, en Mauritanie, que celle-ci serait Numéro Un au Monde, en termes de pratiques esclavagistes. Le rapport fait notamment ressortir quatre points :
Malgré l’adoption, en 2007, de la loi 048/2007 et sa révision en 2015, l’esclavage reste très répandu en Mauritanie. Les esclaves souffriraient de multiples formes de maltraitance (tortures et autres violations diverses du Droit de la personne humaine).
La Mauritanie est le pays du Monde où l’esclavage est le plus courant. La loi 048/2007 est inappliquée, à cause de trois incapacités : celle des autorités administratives et sécuritaires à suivre les cas d’esclavage ; celle du Parquet général à instruire convenablement les cas qui lui sont soumis ; celle des juges à appliquer, à toutes les étapes de la procédure, correctement la mesure ou la condamnation des esclavagistes, sur la base de la loi.
Depuis l’adoption de la loi de 2007, un seul maître d’esclaves a été condamné à une peine carcérale, très en-deçà de ce que prévoient les textes, puis libéré « provisoirement » (il court toujours), après seulement quatre mois de détention.
Au lieu de soutenir les anciens esclaves et les personnes de la Société civile qui luttent contre l’esclavage, le gouvernement mène une forte répression contre les militants de celle-ci.
En Novembre 2014, trois d’entre eux ont ainsi été arrêtés, accusés de terrorisme puis condamnés à deux ans d’emprisonnement ferme. Les manifestants pacifiques qui réclamaient leur libération ont été l’objet de violentes répressions aux gaz lacrymogènes. L’appel introduit par ces militants des droits de l’homme détenus arbitrairement a été rejeté.
Sneïba
Source : Le Calame (Mauritanie)