La Mauritanie est en danger de…Beydanocratie !

Oui, vous avez bien lu : en danger de BEYDANOCRATIE. Pas de mort, pas de guerre, pas de famine… non ! Le péril vient d’ailleurs : il est politique, institutionnel et monochrome !
Les faits sont têtus, et les images parlent d’elles-mêmes : la Mauritanie s’est transformée en royaume tribal déguisé en République. Tout ce qui compte — la Présidence, la Primature, la Présidence de l’Assemblée nationale, le commandement militaire, la gendarmerie, la police, la sécurité, les ministères régaliens — est verrouillé par une seule communauté, celle-là même qui se proclame “minoritaire” mais qui s’est autoproclamée propriétaire de l’État.
Les Haratines ? Invisibles. Les Peuls ? Décoratifs. Les Soninkés ? Exilés ou marginalisés. Les Wolofs ? Spectateurs d’une pièce où ils n’ont ni rôle ni réplique. Pourtant, ce sont eux la majorité démographique, les bâtisseurs du pays réel, les oubliés du pouvoir légal.
Un pays à majorité noire, dirigé exclusivement par une minorité blanche, cela ne vous rappelle rien ? L’Afrique du Sud des Afrikaners, peut-être ? Oui, sauf qu’ici, il n’y a pas encore de Mandela pour briser les chaînes : juste des consciences bâillonnées et des plumes censurées.

Et pendant que l’exclusion bat son plein, les plumitifs du système, bien nourris aux subventions et à la flagornerie, nous expliquent avec un sérieux désarmant que ceux qui osent dénoncer cette injustice sont des “communautaristes”, des “extrémistes”. On croit rêver ! Le voleur crie au voleur, et le pyromane accuse les pompiers d’allumer le feu ! Imaginez la scène : on enferme les autres communautés dans la cave de la République, on jette la clé… et quand elles crient à l’injustice, on leur reproche de faire du bruit !

Mais attention, en Mauritanie, revendiquer l’égalité est presque un crime d’État ! Ici, on doit savoir rester “sage” — c’est-à-dire courber l’échine, sourire à l’injustice, et remercier le maître pour sa générosité d’avoir bien voulu vous exclure poliment.

Le racisme, on le pratique en costume-cravate, sous couvert de “réalité culturelle” et de “spécificités nationales”. Et gare à celui qui prononce le mot tabou : discrimination. Il sera aussitôt étiqueté “anti-Maure”, “dangereux”, ou pire : “non patriote” comme moi .

Ainsi va le petit pays de la grande hypocrisie, où l’on chante l’unité nationale pendant qu’on distribue les postes selon le sang, le nom et la tribu. Où l’on parle de justice sociale dans les discours, mais de lignage dans les réunions. Où la compétence se mesure à la couleur de la peau et non à celle du cerveau.

Et l’on ose encore dire que tout va bien, que “nous sommes un peuple uni” ! Uni, oui, mais autour de quoi ? D’un système féodal repeint aux couleurs de la République ? D’une “mauritude” à sens unique où le Noir doit se fondre, s’effacer, se taire ?
Alors oui, la Mauritanie est en danger de…BEYDANOCRATIE!

Une maladie nationale rare, contagieuse et chronique, qui se soigne difficilement tant que la vérité reste interdite.

Mais qu’on se le dise : ceux qui aiment ce pays n’accepteront plus qu’il soit confisqué. Car l’histoire finit toujours par rendre la parole aux muets, la dignité aux humiliés, et le pouvoir au peuple…..Wetov

Sy Mamadou
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