Avertissement
Dans ce récit d’événements, je continue à étaler un certain nombre de faits vécus brossant plusieurs décennies de l’histoire de notre pays et de notre propre collectivité. Des noms de respectables personnages et personnalités sont souvent cités. Je tiens ici à rassurer mes lecteurs, et notamment les parents et proches des personnalités en question que mon intention s’inscrit uniquement dans un esprit d’objectivité historique. Je me suis permis d’évoquer des noms, soit expressément quand les actes et faits sont favorablement appréciés soit d’une façon non explicite quand il s’agit d’un souvenir jugé non positif. Je pense personnellement que les événements relatés sont en général suffisamment utiles pour en parler et pertinents pour que nos jeunes générations aient le plein droit d’en prendre connaissance.
En conséquence, je présente toutes mes excuses aux lecteurs liés de près ou de loin aux personnes citées.
De même, en considération de torts ou préjudices éventuels qu’aurait eu un quelconque comportement passé de certains d’entre eux à mon endroit, je vous prends chers lecteurs à témoins : je leur accorde ici tout mon pardon, en saluant la mémoire de ceux qui parmi eux ne faisant plus partie de ce bas monde.
Teichtayatt: la punition collective
La conquête des SEM
Depuis le début, de nombreuses embûches furent posées devant notre paisible petite communauté assaillie par une impitoyable sécheresse, complice de fait des forces du mal. Au début des années 80, le président Haidalla lança ses fameuses Structures d’Education des Masses (SEM). Cette initiative si originale fut diversement appréciée.
En fait elle fut jugée à travers le prisme de l’attitude personnelle vis-à-vis de son initiateur.
L’assemblée athénienne
Au niveau de notre communauté, j’ai vécu une fois une implantation des SEM. Un rendez-vous fut pris avec une délégation d’implantation composée du hakem, d’undélégué civil du comité militaire au pouvoir et d’autres. Il s’agissait de feu Isselmou Sidi Hamoud, un ami des plus intimes. Une assemblée générale regroupant l’ensemble des personnes majeures fut tenue. A main levée et sans pression quelconque un bureau représentant les SEM fut élu publiquement.
Quelque mois après, on engagea l’élection d’un bureau de la zone.
L’attaque perfide
Là les choses se compliquent. Une concurrence féroce va opposer le candidat de notre communauté à un enseignant d’arabe qui s’appropriera plus tard la direction de notre école. Il était fortement soutenu de l’extérieur par un entourage tribalo-féodal particulièrement hostile. Profitant de l’absence de presque tous les hommes de chez nous: les adultes dans leur commerce au Sénégal et les jeunes à Rosso et Nouakchott, poursuivant leurs études ou cherchant désespérément un emploi quelconque.
Le singulier enseignant a réussi à réunir autour de sa candidature tous les regroupements villageois appartenant à notre zone. Alertés par notre candidat à la direction de la coordination de la zone, on se pressa de venir à la veille de l’élection du bureau.
La contre-attaque
A la hâte, j’ai connecté un plan d’action qui avait pour objectif immédiat de renverser complètement la situation avant l’aube. Ce qu’on avait réussi à l’aide d’une détermination de fer et des efforts inouïs. Uniquement à pied et dans une nuit obscure, on avait sillonné toute la zone. Il a fallu céder la direction de la zone à un notable peul, feu Ould Aly Bank pour garantir le succès de notre plan d’action.
Le lendemain, la délégation d’implantation présidée par le hakem de la moughataa n’avait qu’à entériner notre proposition de bureau de la zone dans ses moindres détails et sous les tentes garnies de méchoui fumant de notre challenger.
(À suivre)
Le 4 décembre 2024
Par Ahmed Salem Ould El Mokhtar (Cheddad)
Source : Le Calame