Qatargate » : De nouveaux documents secrets révèlent l’implication de la Mauritanie dans le « scandale »


Un an après l’un des plus grands scandales de corruption de l’histoire du Parlement européen, le site Politico publie de nouveaux documents confidentiels, soulignant l’ampleur du trafic d’influence pratiqué par les parlementaires européens au profit du Qatar, du Maroc et de la Mauritanie.

Selon des documents secrets, les enquêteurs ont découvert des tableaux de données conservés par l’ancien député européen et principal accusé dans l’affaire, Pier Antonio Panzeri, et son assistant Francesco Giorgi, qui incluaient les activités d’influence qu’ils menaient pour le compte des gouvernements de Maroc, Mauritanie et Qatar sur une période de quatre ans.

Les données montrent également ce que les parlementaires européens ont reçu pour leurs activités, qui dépasse les 4 millions d’euros.

Les documents montrent que des parlementaires appartenant au groupe de gauche ont cherché, dans plus de 300 cas, à user de leur influence au sein du Parlement de l’Union européenne, entre 2018 et 2022, pour peser sur des décisions liées au Maroc, à la Mauritanie ou au Qatar.

Les documents indiquaient que les parlementaires européens avaient travaillé pour améliorer la réputation de la Mauritanie auprès de Bruxelles, et ils affirmaient également qu’ils avaient empêché un militant anti-esclavagiste et critique du gouvernement mauritanien de remporter la plus haute distinction dans le domaine des droits de l’homme de l’Union européenne.

Giorgi et Panzri se seraient également vantés d’avoir réussi à amender la résolution de l’UE sur la gestion par le Maroc de la crise des migrants en 2021 en un « texte plus modéré », et ont également noté dans leurs déclarations leur aide à l’adoption d’une résolution contre l’Algérie, ce qui aurait été dans l’intérêt du Maroc.

Les fichiers enregistrés dans l’ordinateur de Giorgi montrent qu’ils ont mené une opération d’exploitation d’influence auprès d’un réseau de personnes influentes à Bruxelles, qu’ils ont qualifié de « soldats ». Depuis le lancement de l’enquête, la police a arrêté jusqu’à présent quatre membres et anciens membres du groupe. Parlement européen soupçonné d’implication dans des délits de corruption, de blanchiment d’argent et d’organisations criminelles.

Outre Panzeri et Giorgi, la police a arrêté Eva Kaili, alors vice-présidente du Parlement européen et épouse de Giorgi. Après son arrestation, la politicienne socialiste grecque a été démis de ses fonctions de direction et la police a confisqué d’importantes sommes d’argent liquide dans des valises.

Source : ar.taqadoumy