On évoque souvent ce terme de démocratie sans en saisir tout le sens et la portée universelle. C’est pourtant un patrimoine commun à toute l’humanité dont il convient de faire le meilleur usage. Dans l’intérêt général ainsi que la promotion des droits civiques et humains.
La démocratie est née à Athènes en Grèce antique au 5e siècle avant notre ère, il y a 2 500 ans ! Étonnante révélation pour beaucoup de monde que cette cité antique soit la référence unique pour avoir inventé le « meilleur des systèmes politiques ».
Personne ne peut s’en attribuer la paternité. Encore moins les pays occidentaux qui ont découvert (très) tardivement la démocratie, après plus de 22 siècles d’une succession ininterrompue de régimes tyranniques. Ces pays occidentaux ont juste l’avantage de devancer de peu les pays en développement.
Des observations formulées sur ma page Facebook, en débat avec des amis sur l’incapacité des États arabes à réagir et peser de vive voix contre le déferlement sans précédent de violence subi par la population civile de Gaza, m’ont amené à souligner l’idée que ces États arabes traînaient un lourd handicap, celui d’avoir raté le train démocratique qui chemine depuis 25 siècles à travers l’histoire.
1. Aucun système politique crédible n’est parvenu à concurrencer la démocratie
Certains amis ont avancé l’idée que la démocratie « occidentale », qualificatif à mon sens impropre, ne leur paraît pas une panacée. Sans jamais cependant proposer, ni démontrer une alternative crédible pouvant remettre en cause la prééminence du système démocratique.
On a beau ergoter dans ce domaine sans résultat, force est d’admettre qu’un régime démocratique accordant la primauté au peuple est tout ce qui est viable, le marxisme ayant échoué à s’imposer après moins d’un siècle d’existence.
À travers ce post, je reviens pour traiter du sujet relatif au concept de démocratie qui m’apparaît assez mal compris. Je commence par rectifier certaines idées véhiculées pour tenter de discréditer la démocratie. En premier lieu, le fait de soutenir à tort que la démocratie est attachée à l’occident comme si elle ne parvient pas s’appliquer à d’autres pays.
Il faut bien comprendre et admettre pour de bon que le système démocratique ne date pas de la naissance des premières républiques occidentales au 18e siècle en Europe ou aux Etats Unis.
Ni de la Déclaration française des Droits de l’homme ou du citoyen de 1789. Ni même de la Déclaration d’indépendance des 13 États américains en 1776. Encore moins de la 1re monarchie parlementaire britannique de 1689.
2. La démocratie, un système universel qui s’est imposé à travers l’histoire
La démocratie est un système beaucoup plus ancien et s’applique en effet indistinctement à tous les pays. D’où sa dimension universelle incontestable.
Nous citerons quelques pays par continent. Étant entendu que le nombre d’États se proclamant démocratiques se compte par plusieurs dizaines et devient heureusement majoritaire.
La démocratie se propage ainsi dans tous les continents. États-Unis, Canada en Amérique du Nord. Mexique et Brésil en Amérique Centrale et du Sud. Inde, Japon et Turquie en Asie. Allemagne, Grande Bretagne et France en Europe. Sénégal, Libéria et Côte d’Ivoire en Afrique.
Ces pays africains ayant acquis une avance sur la plupart des pays du continent pour avoir créé des conditions favorables à l’éclosion d’une alternance politique entre majorité et opposition. Signe tangible d’une démocratie crédible.
3. La Grèce antique a illuminé la planète depuis deux millénaires et demi en inventant la démocratie
L’humanité devrait honorer d’illustres hommes politiques athéniens qui ont œuvré, en des temps immémoriaux, pour inventer ce système sans égal qui restaure la dignité des citoyens, favorise l’égalité des droits et la fin des tyrannies.
Difficile d’imaginer qu’un groupe d’hommes politiques d’Athènes, il y a 2 500 ans, si bien inspirés, aient pu initier un système politique quasi parfait, en cette date si lointaine, qui s’est avéré beaucoup plus performant que des dictatures, condamnées à disparaître, que l’on voit aujourd’hui dans le monde.
En particulier, de puissantes autocraties dirigées par un seul individu, violant en permanence les droits humains, privant les peuples de souveraineté, ainsi que des juntes militaires s’appropriant cette souveraineté populaire, surtout en Afrique de l’Ouest et continuant de prospérer au 21e siècle.
Béchir Fall
Juriste, Expert International