Au cours d’une conférence presse conjointe tenue le vendredi 23 septembre, à Sebkha, les forces progressistes du changement (FPC), présidées par Samba Thiam et le Rassemblement pour une action globale (RAG) du leader Biram Dah Abeid ont réitéré leur demande de reconnaissance légale de la part des autorités.
Pour rappel, les deux partis politiques dont les demandes de reconnaissance sont en souffrance auprès des services du ministère de l’intérieur attendent plusieurs années leur quitus pour exercer légalement leurs activités politiques.
« Nous courons derrière les autorités pour notre reconnaissance, en vain, plus grave, notre saisine de la Cour suprême est chaque fois renvoyée, à la veille de son jugement. Voilà 13 ans que cela dure», s’offusque le président des FPC.
Cette mesure frappe en même temps le parti RAG alors que d’autres partis politiques ont vu leur demande de reconnaissance rapidement examinée et accordée. Les FPC et le RAG dénoncent une grosse injustice et ne cessent de protester contre une « reconnaissance à deux vitesses et des octrois de récépissés comme à la tête du client ».
Pour le président des FPC, l’attitude des autorités constitue une entrave au jeu démocratique et à des compétitions électorales inclusives. Pour plus d’équité dans le jeu démocratique, les deux partis non reconnus souhaitent la mise en place d’un régime déclaratif des partis politiques comme c’est désormais le cas pour les organisations de la société civile.
Dans sa rencontre avec la presse, les FPC et le RAG ont dénoncé les nombreuses obstructions aux opérations d’enrôlement en cours depuis quelques mois déjà. Les commissions techniques mises en place à cet effet trouvent prétexte pour rejeter les dossiers des citoyens qui envahissent, chaque matin, les centres d’accueil (CAC). Au Trarza, au Brakna, au Gorgol, au Guidimakha et à l’est du pays, les citoyens qui espéraient en finir avec les tracasseries de l’ANRPTS doivent subir les humeurs des agents de ses CAC alors que le président de la République a donné des instructions pour faciliter la tâche aux citoyens. Les FPC et le RAG réclament la simplification des procédures pour faciliter les opérations aux citoyens à la veille de la rentrée scolaire. En comme on le sait, nombre d’enfants attendent leur papiers d’état civil pour pouvoir aller à l’école.
Les FPC et le RAG ont eu également à dénoncer le sabotage de l’enseignement, par « chauvinisme et imposition du monolinguisme, qui traduit un déni de la diversité du pays ». Ils ont épinglé une administration à terre alors que les autorités clament tous les jours sur les médias publics la volonté de mettre l’administration proche et au service des citoyens. Enfin les deux partis ont fustigé l’attitude des autorités vis-à-vis des déportés rentrés au pays et abandonnés à leur sort et la persistance des pratiques de l’esclavage et de ses séquelles. Des milliards sont injectés dans des agences comme TAAZOUR sans que cela sorte les couches vulnérables de leur précarité. Signalons que cette conférence de presse est la deuxième que les deux parties ont convenu de tenir au lendemain de celle tenue au siège d’IRA, il y a quelques semaines.
Ci-bas l’appel des deux partis distribué à la presse.
APPEL
Les FPC et le RAG
- Appellent à leur reconnaissance légale et à plus de compassion et de solidarité nationale,
- Souhaitent la simplification de l’enrôlement des populations et des sanctions pour les obstructions constatées,
- Estiment , nécessaire et impérieuse au vu de la situation préoccupante du moment , la mise en place d’une vaste Mouvance pour le changement (MPC) , en vue bâtir une Mauritanie reconciliée et refondée sur des bases justes , égalitaires et démocratiques . La ‘’nation’’ mauritanienne , le vivre-ensemble harmonieux ne saurait s’édifier sur l’hégémonie suprématiste des uns . Cette situation conduit à l’impasse et reste porteuse de danger .
Il nous faut nous ressaisir .
Nouakchott, le 20 août 2023
Le 23 septembre 2023
Source : Le Calame