Les dockers sont connus à travers les pays du monde comme étant l’une des premières forces sociales et politiques, capables d’imposer leur marque dans les compétitions électorales. C’est également de cette catégorie que sont issus des leaders prolétaires ayant été portés par les forces ouvrières et leurs syndicats qui regorgent de milliers de voix aux sommets des Etats.
L’actuel pouvoir mauritanien, qui se trouve à l’encablure d’élections décisives, a bien pris conscience de cette vérité et œuvré en conséquence, face à une perspective électorale délicate, où ses acquis ne suscitent pas une large satisfaction populaire, à séduire les porteurs, en prenant des décisions qui devraient être opérationnelles depuis bien longtemps. En effet, c’est dans cette perspective que le président Mohamed Ould Cheikh El Ghazouani a instruit le gouvernement de mobiliser d’importants fonds afin de régler de manière définitive les revendications fondamentales des chargeurs non permanents.
C’est ainsi qu’un accord de règlement définitif de doléances des dockers entre les autorités et les porteurs a été paraphé dans ce cadre, à travers la mobilisation d’une dotation financière de 1 700 000 ouguiyas anciennes au profit de chacun des 1 300 chargeurs non permanents, soit 2,210 milliards ouguiyas anciennes au total. L’accord stipule également l’accès à l’assurance maladie à un autre groupe de 592 porteurs, avec comme condition, la restitution de ses membres de leurs cartes du port. Ce dernier groupe va bénéficier quant à lui de 50 000 ouguiyas nouvelles, versée à chacun d’entre eux qui avait précédemment choisi le départ volontaire soit 2,96 milliards au total. Toujours dans le cadre de cette opération de charme de l’électorat ouvrir, le gouvernement avait conclu le même un autre accord avec les 148 employés de l’établissement national de l’entretien routier (ENER) arbitrairement licenciés en 2018. Le terme dudit accord prévoit une indemnisation pour un montant total de 500 millions d’ouguiyas (MRO).
Avec ce geste de charme envers la masse considérable des dockers et des travailleurs objet de licenciement abusif et de longue date, le pouvoir de Ould Ghazouani qui se trouve au portique d’élections difficiles espère ainsi engranger de façon non orthodoxe l’électoral du parti RAG et du mouvement de l’IRA et de renforcer ses chances de se maintenir dans les postes clés éligibles et par conséquent disposer des moyens populaires pour imposer sa politique. Ces deux forces politiques non autorisées constituent réellement, selon les observateurs et les analystes, de véritables challengers au parti au pouvoir Insaf et à l’opposition aux futures élections législatives, régionales et municipales. Le gouvernement a été représenté à cet accord par les ministères de l’Équipement et des Transports et de la fonction publique et du travail, rappelle-t-on
Le 27 janvier 2023
Oumlbenina Ould Bamba
Source: Senalioune