L’Assemblée nationale de Mauritanie a examiné et approuvé en début de semaine une loi d’orientation relative à la réforme du système éducatif. Mohamed Ould Maouloud, leader de l’Union des forces de progrès (UFP), commente cette réforme qui est loin de faire l’unanimité.
Ce texte est vivement contesté par la mouvance politique négro-africaine et dont la procédure de vote a suscité des manifestations hostiles émaillées d’incidents.
Le député Mohamed Ould Mouloud, leader de l’Union des forces de progrès (UFP, opposition) et plusieurs fois candidat malheureux à l’élection présidentielle, donne sa lecture du texte. Il rappelle le fait historique de la politique de lutte en faveur de l’unité nationale, menée par le Mouvement national démocratique (MND, Kadihines), ancêtre de l’UFP.
Ould Mouloud signale également que l’introduction des langues nationales (peul, soninké et wolof) dans le système éducatif, est une revendication historique de son camp. Il considère ainsi la nouvelle loi d’orientation de l’enseignement comme une avancée. Néanmoins, le député reste conscient des difficultés et pièges de sa mise en œuvre.
Il déplore notamment le fait que la majorité des députés favorables au pouvoir en place ait rejeté une proposition de report du vote du texte, pour un débat plus approfondi et une réflexion féconde sur les modalités de mise en œuvre.
Considérant que le travail continue en perspective du décret d’application, le leader de l’UFP plaide en faveur de la mobilisation de toutes les forces patriotiques pour peser sur la suite du cours des événements.
La nouvelle loi maintient l’arabe comme langue d’enseignement pour tous les élèves, introduit les langues nationales dans le système éducatif, et maintient le français avec un statut de langue de communication. Mais, un flou demeure autour de la période transitoire et du concept d’évaluation, évoquée à l’article 65 de la loi.
Pour sa part, l’Organisation pour l’officialisation des langues nationales (OLAN), dont deux militantes ont fait irruption dans l’hémicycle pendant les débats préliminaires au vote, en signe de protestation, rejette «une loi injuste et discriminatoire, contre les locuteurs des langues nationales».
En Mauritanie, toutes les réformes du système éducatif se sont soldées depuis l’indépendance par des échecs, plongeant l’école dans une situation de profonde crise depuis plusieurs dizaines d’années.
Par notre correspondant à Nouakchott Amadou Seck
Le360 Afrique