L’ancien responsable du Mouvement national pour la libération de l’AZAWAD ou MNLA reconnaît que la France avait demandé à son mouvement de l’aider à faire déserter tous les combattants Touaregs qui étaient dans l’armée libyenne pendant la guerre de Libye et de bloquer le recrutement des Libyens dans le Nord du Mali et dans l’Aïr au Niger.
Et en contrepartie la France donne son feu vert pour l’indépendance de l’AZAWAD, selon ses propres termes dans une communication qui circule ce début de semaine sur les réseaux sociaux.
C’est clair, l’intervention de Serval en 2013 est bel et bien une présence militaire calculée même si Paris met en avant la demande expresse de Bamako pour venir bouter hors du territoire les terroristes islamistes qui étaient à deux doigts de prendre la capitale.
Un scénario bien concocté par l’Elysée qui libère le Nord en cédant Kidal aux Touaregs interdisant ainsi les forces maliennes d’y pénétrer. A regarder de près Serval intervient après plusieurs mois d’occupation du Nord du pays par les jihadistes et l’AZAWAD qui réclamait son indépendance.
Le temps de laisser pourrir ainsi la situation. L’accord conclu ainsi entre la France et le MNLA visait à affaiblir le gouvernement pour l’obliger à signer un accord de défense que les putschistes maliens demandent aujourd’hui sa révision.
C’est également pour des raisons économiques évidentes pour accaparer des concessions minières dans le bassin de Taoudéni convoité aujourd’hui par l’Algérie qui vient d’avancer un pion pour exploiter prochainement le pétrole.
Les Russes qui reviennent par la porte militaire avec ses instructeurs et /ou mercenaires du Wagner font partie de ce grand puzzle sahélo-saharien auquel se dispute la France.
L’ex-président Ould Aziz a bien compris le jeu de l’Hexagone en assurant ses arrières. Il aurait signé un accord de non-agression avec Al Qaïda et même accepté de porter un projet de protectorat de l’AZAWAD sous sa tutelle en partenariat avec l’Algérie, le Mali et la France.
L’abandon du Mali ou la réorganisation de Barkhane au profit du Niger n’est rien d’autre qu’une nouvelle stratégie de l’Elysée pour asphyxier les putschistes de Bamako.
t enfin pour les observateurs, les sanctions démesurées de la CEDEAO et de l’UEMOA contre le Mali, sont le reflet du bras de fer entre le colonel Goita qui veut retrouver les mains libres et le président français Macron qui veut rester au Mali mais pas à n’importe quel prix.
La mort subite de l’ancien président Ibrahima Boubacar Keita pourrait apaiser au moins pour quelques jours la situation et peut-être même amener la CEDEAO à accepter une nouvelle proposition du Mali sur une durée raisonnable de la transition démocratique.
Cherif Kane
Source : Kassataya (France)