Après avoir pris connaissance du contenu du projet de loi dit de protection des symboles de l’Etat, qui devrait incessamment être discuté au niveau du parlement, nous avons été surpris que ce texte limite dangereusement les libertés fondamentales stipulées par la constitution . Ce projet de loi constitue véritablement en ses articles et dispositions émanant du pouvoir Exécutif un recul dangereux dans l’avancement réalisé sur le plan de l’arsenal juridique malgré nos nombreuses réserves sur l’application de ces lois et de ces instruments. Ainsi, SOS Esclaves déclare à l’opinion nationale et internationale ce qui suit :
– Notre rejet catégorique de tout ce qui discrimine les citoyens en faisant de certains fonctionnaires de l’Etat et de ceux qui ont en charge des hautes fonctions des citoyens de premier degré, ce qui est une violation flagrante de la constitution mauritanienne qui interdit la discrimination entre les citoyens qu’ils soient au pouvoir ou en dehors du pouvoir. Nous interpellons le président de la République, le gouvernement de son premier ministre et les autorités judiciaires que des citoyens ont souffert de l’esclavage et s’en sont libérés grâce aux efforts de SOS Esclaves sans que la loi 031/2015 ne soit appliquée en leur faveur. Autant nous refusons de toucher aux libertés et à la restriction sur les citoyens, autant nous confirmons notre refus et notre condamnation de toutes les pratiques violentes et rétrogrades quelle soit leur origine. Nous renouvelons notre attachement de principe du choix d’un État de droit, de l’unité nationale, de la concorde et de la cohésion sociale du peuple mauritanien. Ce qui, selon notre conviction, ne se réalisera qu’avec l’émergence d’un État juste, un État des institutions qui garantissent la liberté, l’équité et la justice entre les citoyens.
2.Notre soutien ferme contre l’unilateralité et la restriction sur les libertés garanties par la constitution et que quiconque n’a le droit, président soit-il ou ministre, de les restreindre à travers les lois ou les décrets.
3. Demandons au président de la République et au gouvernement de son premier ministre le retrait du projet de loi et la concentration sur l’application des lois spéciales sur l’esclavage et autres violations des droits humains comme la torture et la violence contre les femmes qui sont de grands défis et priorités avant de promulguer toute autre loi qui ne respecte pas les droits fondamentaux des citoyens.
Nouakchott le: 26/07/2021
Le bureau exécutif