NOTRE PAYS PRIVILÉGIE BEAUCOUP PLUS UN ÉTAT-GENDARME QU’UN ÉTAT-PROVIDENCE. 

Le ministre de l’Intérieur est présent partout au nom de cet État-gendarme. Quel ministre représente un État-providence qui n’existerait pas en réalité ? Personne ne semble en vue pour jouer ce rôle.
Il n’est pas admissible humainement dans notre pays que des cas de famine puissent encore exister. On doit pouvoir enrayer définitivement cette tare qui nous revient comme un boomerang à la figure. Des familles vivant dans une extrême pauvreté, sans possibilité d’en sortir, doivent bénéficier de quelques ressources pour assurer le minimum vital. En particulier, les familles monoparentales dont le chef est un homme ou une femme âgée. Donc incapable de travailler pour nourrir des enfants en bas âge.
J’ai écouté une vieille dame dans le mur de mon ami Ely Salem Khayar décrire une situation de grande détresse soulignant qu’elle n’a pu préparer aucun repas pour ses petits-enfants depuis la veille. Certains pourraient à juste raison me reprocher que cette confession n’a rien d’exceptionnel. Que des milliers de familles sont probablement dans son cas. Sauf que le témoignage que j’ai écouté vient d’une vieille femme. Ce qui laisserait croire qu’il n’y a aucune personne valide autour d’elle pour l’aider à prendre en charge des petits-enfants. Peut-être des orphelins.
Malgré tout, cette femme garde ce qui lui reste de non négociable, sa dignité. De cette dignité souveraine qui ne laisse transparaître aucune plainte. Animée d’une foi inébranlable qui lui assure encore un souffle de vie.
Mon propos aurait été insuffisant et même frustrant si je m’arrêtais à ce fait divers qui met à nu les tares de notre société où la solidarité tant vantée n’est pas aussi effective et laisserait sur le bord de la route plusieurs dizaines de milliers de familles. À mon avis, l’État devrait inclure dans ses principales missions d’assurer un minimum de protection sociale à ce type de famille. Une bourse familiale en plus de prendre en charge l’éducation des petits-enfants. Avec le but d’éviter de contribuer à des candidatures futures à une délinquance criminelle.
Nous devrions pour cela changer de paradigme en privilégiant et mettant en place un filet social significatif et des moyens considérables pour venir au secours, de façon permanente, aux personnes vulnérables exposées aux risques et aléas d’une vie sans espoir pour de nombreuses familles vivant à l’intérieur du pays. Autrement dit, concrétiser un fort besoin d’Etat-providence
Béchir Fall .