D’anciens chefs d’Etat ont des ennuis avec la justice même si c’est rare. Mais le cas d’Ould Abdel Aziz pourrait conduire les présidents à se maintenir au pouvoir. L’emprisonnement de l’ancien président mauritanien Mohamed Ould Abdel Aziz fait couler beaucoup d’encre.
Ould Abdel Aziz, au pouvoir de 2008 à 2019, a été écroué mardi soir sur décision du juge chargé de l’enquête qui le vise, ainsi qu’une dizaine de hautes personnalités, pour des faits présumés de corruption, blanchiment d’argent ou encore enrichissement illicite commis pendant les années où il dirigeait le pays.
Les avocats de l’ancien président mauritanien ont dénoncé un acharnement politique contre leur client, placé sous mandat de dépôt dans l’enquête pour corruption dans laquelle il est inculpé depuis mars.
Le juge justifie sa décision par la gravité des faits dont est soupçonné M. Aziz et par son refus de continuer à se présenter trois fois par semaine au commissariat, a indiqué sous le couvert de l’anonymat un magistrat ayant eu connaissance de l’ordonnance.
Après plus de dix ans à la tête de son pays, Ould Abdel Aziz poursuit sa descente aux enfers sous son successeur Mohamed Ould Cheikh El Ghazouani.
Il est son ancien partenaire dans le coup d’Etat qui l’avait porté au pouvoir en 2008, son ancien chef d’état-major et ancien ministre de la Défense, dont il avait pourtant préparé l’accession à la présidence.
Pour le politologue guinéen et collaborateur au Think Tank Wathi, Ramdan Diallo, l’interpellation de Mohamed Ould Abdel Aziz pourrait inciter les dirigeants africains à se maintenir au pouvoir par craintes de devoir affronter la justice.
Ecoutez l’interview de Ramdan Diallo en cliquant ICI.
Reliou Koubakin
Source : Deutsche Welle (Allemagne)