Il y a de cela une dizaine de jours, une délégation composée de dirigeants d’IRA rendait visite aux principaux partis de l’Opposition ainsi qu’à quelques personnalités politiques, religieuses et de défense des droits de l’homme. Il s’agit là de la suite logique de l’orientation annoncée par le président d’IRA, Biram Ould Dah Ould Abeid, lors d’une conférence de presse tenue le 10/11/2104 à Nouakchott, à la veille de son arrestation.
Lors de cette conférence de presse, le président d’IRA avait convié l’ensemble des acteurs de la scène politique nationale, opposition et majorité confondues, à entamer un dialogue national autour des principales questions sensibles qui continuent à diviser les Mauritaniens et à miner l’existence du pays.
Mais le Pouvoir en place avait préféré couper cette main tendue et en envoyer les propriétaires en prison en guise de punition de leur audace et de leur bonne volonté, provoquant par sa brutalité et sa politique de fuite en avant un désaveu retentissant tant dans l’opinion publique nationale qu’internationale.
La délégation de dirigeants d’IRA a reçu un accueil des plus chaleureux de la part de toutes les parties visitées et en a profité pour corriger l’image désastreuse, faite de déformation et de détournement systématique du discours d’IRA et de ses intentions pacifiques, que véhicule une certaine presse appointée.
Suite à cette tournée et à ces rencontres, IRA tient à apporter les précisions suivantes :
1- Ces rencontres ne traduisent nullement une modification ou une inflexion dans la ligne de lutte pacifique d’IRA contre la jurisprudence esclavagiste ni dans sa position vis-à-vis des Ulema complices de l’esclavage, soit activement soit par indifférence ;
2- Le discours d’IRA, que certaines âmes malades qualifient d’extrémiste, de raciste ou de choquant n’est, en fait, que l’expression fidèle d’un vécu fait de souffrances, de marginalisation et de répression que vivent ceux qui l’utilisent et qui n’ont trouvé d’autre choix ni exutoire pour s’exprimer ;
3- IRA, comme il lui a été donné de le rappeler un grand nombre de fois, considère que le dialogue national est une nécessité et demeure la seule voie civilisée pour aplanir la crise multiforme que nous connaissons.
Ce dialogue nécessite que chacun fasse des concessions pour assurer la pérennité du pays. Il nous semble, en effet, que les grandes contradictions qui menacent jusqu’à la cohésion des Mauritaniens telles l’esclavage, la question hratîn, le racisme d’État doivent nous mobiliser bien plus que la question du code électoral ou des agendas personnels des uns et des autres.
Nous réitérons, devant l’opinion nationale et internationale, notre attachement à notre choix de lutte pacifique ainsi que notre main tendue en direction de ceux qui voudraient nous comprendre et coopérer avec nous pour résoudre les grandes questions qui menacent l’existence même de notre pays.
Nous en profitons pour adresser nos vifs remerciements et toute notre gratitude à l’Ordre National des Avocats (ONA), au Forum National pour la Démocratie et l’Unité (FNDU) ainsi qu’aux organisations sœurs avec lesquelles nous partageons la lutte contre l’esclavage.
Nos remerciements vont aux partis composant l’Institution de l’Opposition Démocratique ainsi qu’aux organisations internationales gouvernementales et non gouvernementales qui nous ont exprimé leur soutien. Nous remercions aussi les États et gouvernements occidentaux qui ont condamné l’arrestation injuste de nos dirigeants et la répression dont nous sommes la victime.
Nouakchott le 16 mars 2015
La Commission de Communication
Source : IRA-Mauritanie