L’ex-président mauritanien Mohamed Ould Abdel Aziz a intégré vendredi le parti d’opposition, le Ribat national, et appelé ses partisans à le rejoindre pour « continuer l’oeuvre entamée » pendant ses 11 années au pouvoir.
Le Ribat national est dirigé par un ex-membre du mouvement abolitionniste, IRA-Mauritanie, Saad ould Louleyd. En 2014, sous le régime de Mohamed ould abdel aziz, il a été arrêté lors d’une manifestation après l’arrestation de Biram Ould Dah Ould Abeid, et de plusieurs autres militants de la lutte contre l’esclavage en Mauritanie.
Il sera jugé et condamné à un an de prison avec sursis pour « appartenance à une organisation non autorisée » avant d’être libéré.
Dans une longue lettre adressée mercredi aux mauritaniens, l’ex-chef de l’Etat promet de poursuivre son projet de construction d’une « Mauritanie nouvelle » et impute la responsablité des maux de la Mauritanie à l’actuel pouvoir.
M. Aziz estime que le pouvoir de son successeur, M. Ghazouani, est entaché de « corruption », de « clientélisme » et de « népotisme ».
Il considère également que l’unité nationale est « menacée » et que la Mauritanie connaît un « recul » dans la démocratie et dans les libertés individuelles et collectives.
L’ex-président s’en prend au « tâtonnement et et à l’absence de stratégie claire » dans la lutte contre la pandémie du COVID-19.
Aziz dénonce également la « hausse vertigineuse » des prix des produits de base et des denrées alimentaires qui constitue selon lui « un lourd fardeau sur les pauvres et sur les plus vulnérables ».
En août 2020, Aziz avait tenté de rallier le Parti Unioniste Démocrate Socialiste (PUDS) qui a été par la suite suspendu par le Ministère de l’Intérieur pour tenue de congrès jugé illégal.
Début mars, l’ex-président mauritanien Aziz et une dizaine de hautes personnalités ont été inculpés pour corruption et placés sous contrôle judiciaire.