Le fulminant député Ould Cheikh Mohamed Vadel qui a interrompu le ministre M. Kane Ousmane n’en est pas à son premier coup d’éclat au sein de l’hémicycle.
En septembre 2019 déjà, le volubile député s’est fait expulser par le président de l’assemblée nationale pour avoir refusé de céder la parole après épuisement du temps qui lui était imparti.
Ce lundi 5 novembre 2020 M. Kane Ousmane ministre des Affaires Économiques et de la promotion des secteurs productifs qui s’exprimait devant les députés en français, a été surpris par la brutale interpellation du député Ould Cheikh Mohamed Vadel qui l’a interrompu dans son exposé.
Le député, téléphone portable à la main en live sur sa page Facebook, pour faire le buzz, troubla la présentation du ministre – qui a fait preuve de patience- jusqu’à l’intervention du président de l’assemblée nationale qui a demandé l’expulsion du trublion député. Il s’oppose à l’usage de la langue française dans l’hémicycle par le ministre en l’enjoignant de parler en langues nationales.
Le comble c’est que ce député est élu sur la liste nationale de Nouakchott du parti Avant-garde des Forces de Changement Démocratique (AFCD) fondé et présidé par le Pr Outhouma Soumaré.
Ce parti politique qui se veut avant-gardiste est plus qu’embarrassé par les sorties du député et les polémiques engendrées par les envolées de ce dernier.
Pourtant Ould Cheikh Mohamed Vadel n’a pas hésité à faire sa campagne dans les bas fond d’ El Mina et de mener des réunions politiques en français nous glisse une de ses colistières.
Mieux encore Ould Cheikh Mohamed Vadel qui s’offusquait de l’usage du français dans l’hémicycle, a déjà fait, au moins, une intervention en langue française dans l’hémicycle avec son écharpe de député. En 2018, Ould Cheikh Mohamed Vadel, dans un réquisitoire sur un ton de récital approximatif interpellait le ministre de la justice pour exiger une sentence exemplaire contre Ould M’kheytir accusé de blasphème.
Pour un autre membre du parti, c’est une trahison de la part du député Ould Cheikh Mohamed Vadel, qui après avoir été élu ne s’est plus jamais présenté aux réunions du parti. Et ce dernier de soutenir « … ne partageons pas ses idées [au sein du parti].. »
D’ailleurs c’est le même son de cloche autour de la plus grande figure politique de ce parti, Aboubakar Soumaré maire de Sebkha, qui à travers son action politique est aux antipodes de son camarade Ould Cheikh Mohamed Vadel.
Pour notre analyste politique M. Cheikh Tijane Gueye, l’affaire Ould Cheikh Mohamed Vadel est révélatrice d’un problème de recrutement du personnel politique dans un pays où une centaine de partis politiques étaient obligés de se présenter aux échéances électorales de septembre 2018 sous peine de dissolution. Des jeunes mauritaniens se sont retrouvés candidat du jour au lendemain pour des partis politiques avec lesquels ils ne partageaient ni l’idéologie, ni la ligne politique.
Malgré les sorties incontrôlées du député Ould Cheikh Mohamed Vadel de l’AFCD, le bureau politique du parti, dont on nous assure la désapprobation, a du mal à sortir de sa léthargie pour prendre une position claire sur la question de l’usage du français dans les institutions politico-administratives.
Source : Kassataya (France)