En Mauritanie, face aux « infractions portant gravement atteinte à l’environnement », les autorités ont décidé de réagir en annonçant la création d’une police de l’environnement.
Mercredi 28 octobre, le Conseil des ministres a examiné et approuvé dans ce sens un projet de loi relatif à la police environnementale. Le présent projet de loi a pour objet de créer un statut spécial des corps de la police environnementale, précise le communiqué du Conseil des ministres.
Le communiqué ajoute que la création de cet important service public intervient en réponse à l’accentuation des infractions portant gravement atteinte à l’environnement et devra constituer un levier efficace pour la mise en œuvre de la politique du Gouvernement en matière de préservation des ressources naturelles, de l’environnement et de la biodiversité.
Face aux journalistes, la ministre de l’environnement et du développement durable, Mariem Bekaye, la mise en place de cette police est devenue une nécessité. La ministre a qualifié la situation environnementale en Mauritanie d’alarmante.
Selon la Ministre, le recul des forets et la détérioration de la biodiversité ont un impact réel sur la santé des citoyens. Elle ajouté que la décharge de « Tivirit » est un exemple patent et que l’exploitation des ressources naturelles, un des piliers sur lequel repose l’économie nationale, a un impact sur le développement économique à long terme.
En outre, Marime Bekaye a précisé que la police environnementale sera chargée de veiller au respect des plans environnementaux de gestion des sociétés. Elle a fait référence à l’usage du mercure et du cyanure dans les sites artisanaux d’orpaillage, qui doit être encadré et suivi. Elle n’a pas manqué de mentionner les récentes manifestations et sit-in de citoyens réclamant plus de sécurité. Selon la ministre, la préservation de l’environnement est intimement liée au développement économique et social serein.
« Pour être efficace, la police environnementale sera dotée des pouvoirs d’une police administrative ainsi que ceux d’une police judiciaire. Au-delà de la lutte contre les infractions, la ministre a indiqué la police environnementale aura également un rôle de sensibilisation des citoyens et des acteurs concernés, à l’importance de préserver l’environnement et le respect des lois », a affirmé Mariem Bekaye.
Avant d’ajouter : « la police environnementale est composée de deux entités : le corps des eaux, forêts et chasse qui œuvraient essentiellement en milieu rural et celui des inspecteurs de l’environnement. Ils auront à surveiller l’activité minière et industrielle. »
La ministre de l’environnement et du développement durable a annoncé que la police environnementale, travaillera sous l’autorité du ministère du Développement durable, dans le cadre d’un programme de surveillance de l’environnement avant de préciser qu’un rapport annuel sera élaboré et déposé au bureau du Premier ministre.
Par LDJ, pour Cridem, avec AMI – www.cridem.org