Jusque-là Directeur général des politiques et stratégies de développement, Point focal du Mouvement Scaling-Up Nutrition (SUN) Mauritanie, mouvement mondial contre la malnutrition, Abass Sylla aura du pain sur la planche.
Il a été choisi pour relancer la Mauritanie avec un matelas de 240 milliards MRO, pour requinquer une économie malade, dans un pays exsangue, vidé par plus d’une décennie de sape et de bradage. Les chantiers multiples ouverts par le Président de la République, Mohamed Cheikh Ghazouani, dans tous les secteurs dénotent d’une urgence signalée dans tous les compartiments de l’Etat, notamment sur le plan économique et social.
D’où l’importance du Plan d’action de relance que le président de la République vient de lancer en confiant sa gestion à Abass Sylla, l’un des experts en développement le plus indiqué pour piloter un tel projet d’envergure, selon l’avis de plusieurs observateurs.
Ainsi, l’ancien Directeur des Stratégies au sein du département de l’Economie, aura la lourde tâche, dans un délai de 30 mois, d’assurer le décollage économique de la Mauritanie, en mettant en place les conditions nécessaires pour la relance d’une économie grippée par plus d’une décennie d’hémorragie vénielle qui a bloqué son développement, boosté la paupérisation et installé un marasme à tous les échelons de l’Etat.
Dans sa feuille de route, Abass Sylla aura à instaurer une approche participative qui impliquera le secteur privé en lui attribuant un rôle économique dynamique, afin qu’il puisse participer à la création d’emplois et à l’exploitation rationnelle des ressources naturelles dans les domaines de l’agriculture, de la pêche et de l’élevage.
Le ministre des affaires économiques et de la promotion des secteurs productifs, M.Ousmane Kane avait déclaré lors d’une parution télévisée le 3 septembre dernier, que ce plan de relance vise à créer 50.000 emplois, soulignant que « c’est un élargissement des engagements du Président de la République ».
Il a ajouté que cette enveloppe financière de 240 milliards MRO « vise à aider les populations ainsi que les secteurs productifs tels que l’agriculture, l’élevage et la pêche, lourdement affectés par la pandémie du Covid-19 »
Kane Ousmane avait par ailleurs indiqué que ce plan de relance n’est pas fait « pour changer l’économie mauritanienne, mais qu’il s’agit d’initier un processus de changement de l’économie en dénouant les points de blocage et en développant de nouveaux gisements de croissance et d’emplois »
Cette mission confiée à Abass Sylla intervient dans un contexte inédit, avec un Chef de l’Etat qui accorde des coudées franches à ses collaborateurs, s’abstenant en véritable chef d’orchestre d’un type nouveau à s’immiscer dans les tâches qu’il leur a confiées.
Comme le soutiennent la plupart des observateurs, « Avec le tandem Ousmane Kane et Abass Sylla, la Mauritanie va rattraper dans huit mois, les pays développés ». Ce qui contribuera sans nul doute à lever l’inquiétude soulevée par le Ministre des affaires économiques par rapport à la mise en œuvre de cet ambitieux programme.
En effet, Kane Ousmane avait déclaré que « le risque important, c’est la mise en œuvre », indiquant qu’il faut « arriver à mettre en œuvre un plan aussi ambitieux dans de bonnes conditions, dans la transparence et dans les délais prescrits par le Président de la République ». Pour lui, c’est là où se situe le véritable défi, un défi que le Coordinateur du programme de relance économique, Abass Sylla, semble être prêt à relever
Cheikh Aidara
Source : L’Authentique (Mauritanie)