Cette sortie de l’honorable député et par ailleurs défenseur des droits de l’homme a vu la présence des proches de la jeune fille récemment violée et assassinée dans la zone rouge de « Charé Aziz » à cheval sur les moughataa de Toujounine et de Dar Naim. D’emblée Birame a présenté ses condoléances à la famille de Meima, la jeune fille assassinée avant de lancer un cri d’alarme au sujet du viol et de l’assassinat des filles et des femmes, un danger qui dit-il nous plonge dans le deuil toutes les semaines.
Le président du mouvement IRA a affirmé qu’il a profité de l’ouverture actuelle sans précédent du pouvoir pour saisir directement le ministre de l’intérieur. Et ce dernier lui a promis que toute la lumière sera faîte sur cette affaire et que les auteurs seront sévèrement punis.
Birame a dit que ce problème doit être le problème de tous les mauritaniens et il a profité de l’occasion pour lancer un appel aux autorités, et à toutes les forces vives du pays (partis politiques, élus, syndicats, ONG, journalistes, Oulémas…pour qu’ils œuvrent tous « pour la promulgation d’une loi répressive et adaptée, une loi qui met la femme à l’honneur dans la société et qui la met à l’abri des monstres, des prédateurs sexuels et des tueurs. »
Cette loi doit être votée par tous les députés de quelque bord politique qu’ils soient, de la majorité ou de l’opposition. Une société qui ne protège pas les femmes ne protège pas ses valeurs et n’œuvre pas pour la paix sociale et la coexistence pacifique. Il s’agit là d’un point important que nous allons discuter avec le parlement et le gouvernement mauritaniens. »
« Une telle loi note-t-il manque à notre arsenal juridique » et pourtant rappelle-t-il elle est dictée par les conventions internationales sur les droits des femmes que la Mauritanie a ratifié.
Birame veut que cette loi soit revue, consolidée. Il faut dit-il y mettre toutes les clauses contenues dans les conventions internationales sur les droits des femmes.
Et pour ce faire préconise l’honorable député, « il faut lever les blocages par les milieux masochistes et obscurantistes. »
Prenant la parole à son tour, Aboubekrine Ould Bekaye, frère de la victime a invité le ministre de l’intérieur, le ministre de la justice et le président de la République à aider la famille pour que justice soit faîte.
« Les auteurs du meurtre sont B. et son ami H et une fille qui s’appelle Z. Ce sont ces trois là qui l’ont amené avec eux. »
A une question sur la tentative du mouvement IRA d’exploiter cette affaire, Birame répondra qu’il est le seul porte-parole de l’organisation. De ce fait il considère que tout suspect est considéré comme innocent jusqu’à ce que la justice se prononce précisant que les trois suspects en question sont accusés par la famille et non par IRA. « Notre rôle dit-il c’est de soutenir la victime. C’est notre devoir ». Et de noter que les militants soutiennent la famille et manifestent pour dénoncer ce fléau.
A une autre question sur la transparence de l’enquête et du jugement, Birame a souligné que dans un premier temps, les suspects disposaient de certaines libertés (usage du téléphone…) et bénéficiaient d’une certaine ouverture de la police, ce qui aurait pu influencer l’enquête. « Nous en avons informé le ministre de l’intérieur a dit Birame. Et depuis, la police a fini par être beaucoup plus regardante sur leurs comportements. »
Le président du mouvement IRA espère que cette affaire ne connaîtra pas le même épilogue que celles de Adel Begrou et de Twil qui ont vu la libération sans jugement des suspects.
Birame s’est dit rassuré et confiant par le comportement du ministre de l’intérieur et table sur une justice transparente et un dénouement heureux de cette ténébreuse affaire.
Bakari Guèye
Source : Initiatives News (Mauritanie)