En effet, l’homme dérange par son combat virulent contre l’esclavage en Mauritanie et au fil des ans il n’a cessé de monter en grade et de gagner des galons, devenant du coup une menace incontestable pour l’establishment et le système en place en Mauritanie.
Récemment de retour au pays après un long séjour à l’étranger-pour raisons sanitaires apprend-t-on-l’homme n’a pas tardé à occuper le devant de la scène comme il sait bien le faire.
C’est ainsi qu’il a mis le pied dans le plat par ses déclarations fracassantes contre la commission d’enquête parlementaire, des déclarations tempérées par ses déclarations en début de semaine sur Radio Mauritanie où il reconnait un bilan relativement positif de la première année de l’ère Ghazwani.
Les visites de Birame à la télévision puis à la radio de Mauritanie où il a été reçu avec tous les honneurs en ont intrigué plus d’un an. En effet l’homme n’est pas très aimé car son franc parler dérange. Son caractère impulsif et imprévisible et les crudités qu’il n’hésite pas à balancer à qui de droit imposent le respect à ses ennemis et l’admiration de ses inconditionnels.
A noter que depuis qu’il s’est lancé dans la bataille de la lutte contre l’esclavage, l’homme a fait du chemin. Ce succès, il le doit certainement à la justesse de la cause qu’il défend, une cause dans laquelle semble se reconnaitre la plus grande frange de la composante haratine(maures noirs) qui constitue un poids démographique énorme.
L’homme qui ne manque pas d’audace est passé outre toutes les voies traditionnelles de contestation et de lutte en adoptant sa propre méthode basée sur la provocation et les attaques frontales contre l’establishment féodal et religieux qualifié de « noyau dur de l’esclavagisme » en Mauritanie. Et c’est une méthode qui lui réussit bien car, elle commence à porter ses fruits.
C’est ainsi que pour la deuxième fois consécutive Birame a occupé la seconde place à la présidentielle derrière le président Ghazwani, avec un score d’un peu moins de 20%, un score énorme malgré les manquements qui ont émaillé cette élection.
Cette deuxième place à la présidentielle et le prix offert par l’ONU ont fini par rendre l’homme incontournable. Et le fait qu’il défende une cause juste -l’esclavage est bien là en Mauritanie et ce malgré les dénégations de certains intellectuels et de la classe dirigeante-donne des sueurs froides aux partisans du statu-quo soucieux de perpétuer la domination d’une classe qui serait, quoiqu’il en soit obligé d’être amené un jour ou l’autre à partager le pouvoir avec les autres composantes du peuple mauritanien.
Grand fonceur devant l’éternel l’homme est connu pour son courage et pour la solidité de ses convictions sur lesquels viennent s’échouer les accusations parfois diaboliques de ses ennemis.
Mais pour quelqu’un qui s’est fixé pour mission de déconstruire un système basé sur l’injustice et l’exploitation de l’homme par l’homme, il fallait s’attendre au pire.
Récemment Birame a exploré les voies et moyens de coordonner son action avec les FPC de Samba Thiam, une éventuelle alliance entre négro-africains et haratines qui donne des sueurs froides aux ténors du système. Et vu la montée inexorable de Birame dont la popularité va crescendo au sein des couches sociales défavorisés, le pouvoir ne restera certainement pas les bras croisés et fera tout pour torpiller une telle alliance. Reste à savoir quelle sera la contrepartie proposée à Birame qui pourrait bientôt avoir son récépissé pour le parti RAG. Mais vu le poids de l’homme et vu l’importance pour le pouvoir de l’intégrer à son dispositif pour éventuellement le neutraliser, on n’est pas à l’abri de grandes surprises.
Bakari Guèye