Le 27/12/2019 – Adrar-Info
La dégradation de situation sécuritaire au sahel semble empirer comme le montrent les récentes attaques au Niger, au Burkina et l’enlèvement de treize mauritaniens a la frontière du Niger et du Burkina.
Une dégradation qui confirme les pronostics américains d’une situation sécuritaire dont les pays du G5S commencent à perdre le contrôle et qui préconise de l’effondrement précoce de certains pays. Le temps n’étant plus aux tergiversations, il s’avère désormais indispensable et urgent de réagir pour reprendre la situation en main.
Aux demandes répétées de l’admission de la FC-G5S au chapitre VII de la Charte des Nations unies et de l’octroi à la Minusma d’un mandat offensif, la réponse de l’ONU est on ne peut claire: “la lutte contre le terrorisme est un combat qui doit être portée par les armées nationales, elle ne rentre pas dans le cadre des missions de l’ONU. Les mandats déjà robustes des missions de maintien de la paix peuvent être adaptés mais ils sont indépendants de la lutte contre le terrorisme. J’insiste sur cela. Sinon, on fait de l’amalgame”, déclare la Guinéenne Bintou Keita, sous-secrétaire de l’ONU pour l’Afrique.
Il revient donc aux pays du Sahel de s’atteler et sans plus tarder à s’investir avec leurs propres moyens pour assurer leur sécurité. Toutes les mesures dilatoires utilisées jusqu’a ce jour n’ont fait que contribuer à l’accélération de la dégradation de la sécurité au Sahel.
Si les pays du G5 ne reconnaissent pas que la situation est hors de contrôle, ils admettent quand même sa gravité et son expansion à d’autre pays jusqu’à là épargnés.
Le déploiement de forces supplémentaires de la FC-G5S dans le ventre mou des pays du sahel (frontiers Burkina – Niger – mali) et une révision de la stratégie sont des actions qui peuvent se révéler salutaires dans la reprise en main de la situation.
Cette révision de la stratégie doit prendre en compte trois facteurs déterminants dans ce combat asymétrique, la présence indispensable de Barkhane, le déploiement prochain des forces spéciales européennes et le retrait probable des forces américaines du théâtre des opérations.
L’esquisse de la nouvelle stratégie doit se fonder essentiellement sur la mise en retrait de la force Barkhane et des forces spéciales européennes avec l’engagement en première ligne de la FC-G5S et des armées des pays du G5 avec un effort particulier sur la coordination des actions entre la FC-G5S, les forces des pays de Cedeao, la force Barkhane et les forces spéciales européennes d’une part, et d’autre part sur le renforcement de la coopération entre les différents services de sécurité et de renseignements, tout en axant l’effort sur la reconstruction des armées Burkinabé et malienne.
La FC-G5S doit privilégier la recherche du contact avec les groupes terroristes et se defaire de la tactique du cantonnement dans des positions statiques. Dans cette guerre, les facteurs de succès déterminants, sont la mobilité, la quête du renseignement sur le terrain, la souplesse dans l’action, une plus grande dispersion dans la recherche et un rapide regroupement au contact.
Les derniers tests même probants de la mise en œuvre de drones équipées d’armes n’apportent aucun changement majeur, mais constituent une capacité supplémentaire, permettant de traiter des objectifs ponctuels, dans une situation fugace.
En tout état de cause, il ne faut pas s’y tromper, l’élément déterminant dans cette guerre au terrorisme est l’homme et non le matériel. Les états du G5S doivent prouver que la FC-G5S est une réalité et non une idée.
Mohamed Lemin