Le 27/12/2019 – Tounka Lemou Kofo
Le 25 Avril 2018, Biram Dah Abeid, leader du mouvement abolitionniste et candidat malheureux de la dernière élection présidentielle en Mauritanie avait accordé un interview au journaliste Habib Dramé sur la radio Diaguily. Il avait abordé plusieurs sujets et parmi lesquels l’esclavage en milieu Soninké. Voici un extrait de cette interview sur l’existence de l’esclavage dans la communauté Soninké :
Habid Dramé : La communauté Soninke est depuis plus que jamais divisée. Vous pensez par rapport ce que vous venez de dire que nous sommes (les Soninke) les « dindons de la farce » de la république mauritanienne ?
Biram Dah Abeid : Je pense que vous êtes le « dindon de la farce ». La communauté Soninké est le dindon de la farce parce que le fait de caricaturer la communauté Soninké comme étant la communauté esclavagiste par référence, je pense que pour moi c’est faux. Pour moi la communauté esclavagiste par référence est la communauté arabe-berbère.
HD : Monsieur le président, sur Radio Diaguily Internationale, je vous rappelle qu’il y a moins d’un an vous êtes intervenu sur ce sujet. Vous avez évoqué avec vigueur, avec véhémence que par exemple l’accès aux terres, la chefferie traditionnelle, la direction des mosquées sont réservés exclusivement aux sois-disant « nobles »
BDA : Ce sont les informations que je reçois.
HD : Oui mais vous n’êtes pas sûr ?
BDA : Ce sont les informations que je reçois et le fait qu’on m’empêche d’aller recueillir les informations prouve qu’on me cache exactement de constater la même chose.
HD : Quand bien même, à supposer que cela soit vrai, est ce que cela suffit pour qualifier les Soninke d’esclavagiste ? Moi je suis marabout titulaire au village de Diaguily. Je n’ai pas de terres à Diaguily. Je n’ai pas de chefferie à Diaguily.
BDA : Écoutez monsieur ! Dans mon raisonnement que j’ai toujours tenu, toutes les formes d’esclavage que je reçois concernant le milieu Soninké sont des formes de pratique de discrimination matrimoniale, terrienne dans l’espace dont caractérisent aussi les Haratines, qui sont des affranchis, qui ne sont pas des esclaves.
HD: Les Soninkés descendants d’esclaves sont dans la même condition que les Haratines, donc les affranchis ?
BDA : Oui ce sont des affranchis. Ce ne sont pas des esclaves. Il y a une autre dimension, depuis mes amis et moi avons fondé IRA, les cadres les plus constants dans l’organisation et les plus efficaces sont les cadres Soninkés, d’extraction noblières.
HD : Expliquez nous un tout petit peu parce que là vous touchez à quelque chose qui est assez délicat. Les gens reprochent justement à cette catégorie de la population, ce que vous qualifiez d’extraction noblière, ne sont pas fiables dans la lutte contre les discriminations.
BDA : C’est faux. Ceux qui ne sont pas fiables ce sont les cadres Haratines, les cadres de la communauté Peulh, poulaar, les cadres de la communauté arabe-berbère. Ce sont surtout les Haratines, les plus volatiles, les plus légers, les plus changeants. Il y a des cadres parmi la communauté pulaar qui sont très rare à se démarquer de la lutte esclavagiste, à changer de veste mais ils sont très nombreux les Haratines à changer de veste. Beaucoup plus rare chez les pulaar mais jamais les cadres Soninkés qui ont rejoint IRA n’ont quitté IRA. Ils sont les plus fiables.
HD : À vous entendre parler on l’impression que le président Biram a changé de discours ?
BDA : Je n’ai jamais changé de discours parce que mes amis Soninkés qui ont commencé sur cette lutte n’ont jamais changé de veste, ne m’ont jamais vilipendés dans la presse, ne sont jamais allés rejoindre Mohamed Ould Abdel Aziz pour raconter des bêtises.
HD : Avez-vous déjà été aidés financièrement par les cadres Soninkés ?
BDA : Oui, bien sûr. Ils sont constants et plus nombreux.
Ci-dessous l’extrait de l’interview disponible sur YouTube :
Qu’est ce qui a changé entre temps depuis cet interview et votre conférence de presse du lundi 23 Decembre 2019 où vous avez fait état d’une pratique persistante de l’esclavage en milieu Soninké ?
Avez-vous fait un déplacement dans la région de Guidimakha pour constater ces pratiques dont vous soulignez ?
Connaissez-vous réellement la communauté Soninké, sa culture, ses coutumes, ses traditions ?
Connaissez-vous réellement les objectifs réels du mouvement extrémiste Ganbanaaxun Fedde dont vous défendez à longueur des journées ?
Connaissez-vous réellement les personnes qui vous ont raconté ces histoires montées de toute pièce ? Avez-vous vérifié la véracité de leur propos ?
Monsieur Biram Dah Abeid, ne tombez pas dans le piège tendu par ces ennemis de la Mauritanie. Ne soyez pas comme Mohamed Ould Mbareck, président de l’ONG IODE (Initiative d’Opposition contre les Discours Extrémistes). Ce dernier avait admis dans un message audio que les notables du village de Dafort dans la région de Guidimakha interdisaient aux descendants d’esclaves l’accès aux mosquées et qu’il existait dans cette localité des cimetières séparés pour les nobles et les descendants d’esclaves. Après vérification par les autorités judiciaires Mohamed Ould Mbareck avait été arrêté pour diffamation.
Ci-dessous le lien du message audio et l’article sur les excuses de Mohamed Ould Mbareck au village de Dafort, au chef de village et au maire :
http://cridem.org/C_Info.php?article=71405
Service de Communication Tounka Lemou Kofo
*Tounka Lemou Kofo : Association des fils fondateurs des villages