Enquête sur «Décennie Aziz» : pour Biram, hors de question de participer à la répétition de l’histoire

Enquête sur «Décennie Aziz» : pour Biram, hors de question de participer à la répétition de l’histoireLe député Sawab/RAG Biram Dah ABEID a expliqué mercredi à Nouakchott lors d’une rencontre avec les médias pourquoi il ne marchait pas avec les députés qui veulent enquêter sur les crimes économiques de la « Décennie Aziz ».

Trente députés de l’Assemblée nationale mauritanienne ont signé une pétition pour la formation d’une commission d’enquête sur les crimes économiques de la « Décennie Aziz ». Les signataires comprennent des députés de la majorité et de l’opposition.

Cette requête d’enquête intervient sur fond de tensions supposées entre l’actuel président mauritanien Mohamed Ould Ghazouani et son prédécesseur Mohamed Ould Abdel Aziz pour le contrôle du parti au pouvoir, Union Pour la République (UPR).

Et pour Biram Dah ABEID, il est hors question de participer à la répétition de l’histoire.

« Mes amis et moi, on ne va pas marcher avec des parlementaires qui sont là pour faire tout ce qui semble aller dans l’intérêt du régime en place. Comme Aziz, lorsqu’il a fait son coup d’Etat, il a créé un peloton de parlementaires qui ont fait une commission contre Khatou Mint Boukhary (ex-première dame et épouse de l’ancien président Sidi Ould Cheikh Abdallah). Maintenant, l’histoire se répète encore. Ils veulent que nous participions à la répétions de l’histoire. Mais, non. Moi, je ne fais pas cette commission pour la complaisance. On fait des commissions pour l’intérêt du peuple. Oui, les crimes économiques [sous Aziz] sont graves et il faut les dénoncer, il faut enquêter, pour réprimer. Mais, il ne faut pas la faire de manière sélective », a dit le député Biram Dah Abeid, entouré de Abdessalam Ould Horma, président de Sawab et de la député Sawab/RAG, Mme Coumba Dada Kane, par ailleurs vice-présidente d’IRA-Mauritanie.

Confirmant avoir été contacté par les signataires de cette pétition, Biram Dah ABEID a dit aux députés qu’il était prêt « à faire cette commission mais qu’il doit y avoir d’autres commissions », sur l’épuration ethnique ou encore l’esclavage. «Le parlement doit d’abord se laver avant de laver la présidence », a encore dit Biram Dah ABEID en allusion à la loi d’amnistie de 93 votée par le Parlement mauritanien. « Pour se laver, le Parlement doit abroger cette loi d’amnistie », dit-il.

Pour rappel, les enquêtes des parlementaires devraient cibler des comptes au Trésor public, la vente de propriétés foncières à Nouakchott dont des écoles publiques, l’aéroport de Nouakchott et l’Ecole de Police.

Texte par : Babacar Baye NDIAYE