“Je suis d’accord avec le chef de l’Etat (Mohamed Ahmed El-Ghazouani) quand il dit que la Mauritanie n’institutionnalise pas l’esclavage dans ses lois modernes. Mais la Constitution stipule que la source de la loi en République islamique de Mauritanie, c’est la charia.
Et la charia islamique veut dire ici rite malékite. (Dans les faits), le rite malékite légitime non seulement l’esclavage mais il le codifie et le sacralise ! », a ainsi pesté le militant lors d’un meeting relayé par RFI.
Et pour cause, la politique de Nouakchott en la matière laisse encore les observateurs internationaux perplexes puisque outre son abolition en 1981, l’Etat a également érigé l’esclavage au rang de crime contre l’humanité en vertu d’une loi votée en août 2015. Un texte sensé sanctionné “les contrevenants” à des peines pouvant aller jusqu’à 20 ans d’emprisonnement, contre 5 à 10 ans auparavant.
Pourtant, dans les faits, près de 43 000 personnes en subissaient encore les conséquences en 2016, soit environ 1% de la population totale, souligne un rapport d’Amnesty international. Malheureusement, cette tendance ne fléchit pas et se poursuit au contraire contre vents et marées.
Washington sévit
Face à cette situation aberrante, les Etats-Unis ont donc retiré à la Mauritanie son statut de partenaire commercial privilégié en Afrique. Ce retrait, effectif depuis le 1er janvier 2019, fut acté par le président Donald Trump à l’occasion de la révision annuelle 2018 du programme AGOA (Africa Growth and Opportunity Act).
Il vise ainsi à sanctionner les piètres efforts mis en œuvre par l’Etat pour éradiquer le fléau de l’esclavage sur le territoire.
Concrètement, le communiqué publié par les autorités américaines précisait alors que “la Mauritanie (n’avait) pas fait assez de progrès dans la lutte contre le travail forcé, en particulier la lutte contre l’esclavage héréditaire”.
Quant à son gouvernement, ce dernier s’est fait épingler pour son obstination à “restreindre la capacité de la société civile à s’exprimer sur (épineuse) question”.
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AUTEUR: Tribune Ouest
Source : Tribune Ouest